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samedi 9 mai 2009

Communauté d'agglomération : explication par les élus communistes de Montreuil

Explication de vote et arguments par les élus communistes de Montreuil sur l'association de préfiguration de la communauté d'agglomération.

Je vais essayer modestement de poser tout haut, les questions que les habitants, en considérant que nous ayons tous le même degré d’information, ce qui de mon point de vue est loin d’être le cas, de poser donc tout haut les questions que les habitants se posent tout bas :

1. à quoi va me servir l’intercommunalité ?
2. que va-t-elle changer dans le quotidien
3. oui, d’accord pour se marier avec telle ou telle ville, mais quel équipement, quelle infrastructure, lequel serait le plus utile,
4. comment faire pour vivre bien ensemble
5. moi, en tant que citoyen comment faire pour être entendu, écouté, pour que mes réflexions, mes idées soient prises en compte.

Ce que je trouve dommage et qui de mon point de vue, débute mal, c’est que ce débat là, nous ne l’ayons pas eu avant.

Que nous ne l’ayons pas eu avant que soient définis l’adresse du siège ou le nom du président de cette Intercommunalité. Il me semble que cela aurait été tellement bien si, nous avions eu au démarrage des réunions publiques, pour informer et vraiment débattre.

Sauf à considérer qu’une fois pour toute, votre élection soit une approbation dans l’engagement de cette démarche d’intercommunalité.

Mais faire de la politique autrement ne serait-ce pas de revenir à chaque fois, sur les sujets et orientations importants, devant les citoyens, pour argumenter, réfléchir, débattre, pour qu’enfin chacun soit acteur et non spectateur, alors que le besoin est grand d’un développement inédit de la citoyenneté.

Parce qu’un choix qui engage 400 000 habitants ne peut se faire à la hâte, entre une réunion publique et une conférence de presse.

On va demander aux conseils municipaux des 9 villes de délibérer dans les jours et semaines qui viennent, pour une association de préfiguration, pour une décision finale qui se prendra à la fin de l’année. Le temps des discussions avec la population, le temps de conception des dossiers communs va être bref, Non. Sachant qu’entre temps, s’intercaleront 2 mois de grandes vacances, les concertations du PADD, celles du PLU.

Autre question : le passage à une structure intercommunale s’inscrit –il dans le sens du progrès ?

Si la réponse est oui, alors dans le texte fondateur, ne se posent que les aspects « humanistes » bien qu’il ne faille pas les négliger, mais il ne s’attèle pas à inverser le sens extrêmement mauvais, de régression sociale, d’injustice, que donnent les politiques gouvernementales à leur déclinaison dans un territoire, qu’il soit département ou ville. En cela, ne sommes nous pas dans une démarche de gestion, d’accompagnement la moins pire possible.

Ce sont des projets communs entre territoires au service des populations, qui allient développement économique et développement social, qui veulent se donner les moyens, et en partenariat avec d’autres institutions publiques, pour répondre aux besoins humains, aux enjeux essentiels que sont l’emploi, l’habitat, les déplacements, la formation, le refus d’un développement qui crée toujours plus d’exclusion et de ségrégation ; permettre le vivre ensemble et la diversité sociale, l’égalité des droits. Un réel engagement public au service des citoyens.

C’est de cela qu’il s’agit et non d’un dispositif supplémentaire éloignant délibérément les habitants des lieux de décisions.

Bien sûr on ne peut que souscrire à la triple volonté du document :

- valorisation des territoires, se libérer des carcans qui entravent nos territoires, construire avec nos populations un projet de territoire,

Ainsi qu’aux trois piliers énoncés

- favoriser performance et attractivité économique durable, améliorer la qualité de la vie, renforcer les services publics, renforcer la cohésion sociale et la démocratie.

Pour notre part nous serions davantage favorables à une conduite de projets, au développement de coopérations plus souples et variables selon les besoins et les intérêts des populations, plutôt que pieds et poings liés dans une structure institutionnelle figée et rigide. Elaborer tel projet avec Paris, Vincennes ou Fontenay, tel autre avec Bagnolet ou Pantin, parait plus pertinent, mieux correspondre à une coopération intercommunale de progrès, dans le respect des habitants et des territoires, loin des tractations et des hégémonies territoriales.

Que deviennent les anciennes coopérations avec ces villes, Vincennes, Fontenay, Rosny-sous-Bois ?

Au contraire, nous pouvons avoir l’impression que cette nouvelle intercommunalité se pose en concurrence avec Paris, avec Plaine Commune. Alors que c’est à la solidarité des territoires que nous devrions travailler.

Il semblerait donc fondamental qu’avant de nous amener, à court terme, vers une communauté d’agglomération, soit précisé, par une concertation active et dynamique, avec les habitants, les élus, le personnel communal, par un travail sérieux, responsable, divers, ce qu’est concrètement en chaque domaine cet intérêt communautaire.

A nos yeux, la modernité : celle qui consiste à mettre les hommes au cœur du développement. Cette modernité là ne s’oppose pas à l’attractivité économique, qui ne saurait aujourd’hui s’affranchir des contraintes écologiques ni du contrat social.

J’ajoute un dernier point :

Mardi 28 avril s’est tenu un CTP qui a débuté par un rassemblement d’environ 200 agents. Il semble que le dialogue passe moyennement, alors que les gros dossiers s’enchaînent sur le dos du personnel communal : nouvel organigramme, déménagement…

Doit-on vraiment ajouter ce nouveau dossier dans ce contexte ?

Approuver aujourd’hui la démarche de la communauté d’agglomération qui se dessine avant d’en fixer le contenu, les contours, et l’intérêt d’y être, nous interroge.

C’est pourquoi, nous nous abstiendrons sur cette délibération.

Conseil municipal du 30 avril / Débat sur l’Intercommunalité / Intervention de Dominique ATTIA, pour le groupe communiste

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