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mardi 26 mai 2009

Intercommunalité: pas convaincu

Lundi 18 mai, la mairie de Bondy organisait un débat sur l'intercommunalité. L'invité et intervenant était Patrick Braouzec, en tant que président de la communauté d'agglomération de Plaine Commune. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'ensemble n'était guère convaincant.

Notons tout d'abord l'affluence. Une grosse centaine de personnes ont facilement rempli l'Espace Chauzy. Gilbert Roger, maire de Bondy, et Patrick Braouzec s'en sont réjoui. Pourtant, sur une ville de plus 50000 habitants et habitantes, on ne peut pas dire que ce soit une franche réussite. Il faut dire qu'au niveau information, la mairie avait un peu fait le service minimum: annonce dans Reflets, le journal municipal, enrobée dans un discours un peu lénifiant... et c'est tout. Ca fait peu. D'ailleurs, l'initiative ne figure même pas dans l'agenda du site Web de la ville!

Mais peut-être la majorité municipale avait-elle peur que de "simples citoyens" viennent concurrencer son monopole de la parole? En effet, la majorité des questions depuis la salle était le fait d'élus et élues (très largement de la majorité municipale, mais aussi du Modem, qui semble prêt à soutenir un peu aveuglément tant qu'on lui promet des places pour l'opposition au sein de l'exécutif intercommunal) ou de militants et militantes PS, se présentant comme tels. Les interventions de "simples citoyens" ont été tellement rares que Gilbert Roger s'est senti obligé de les souligner!

Sur le fond, Patrick Braouzec a brossé un tableau un peu idyllique de l'intercommunalité. Il faut dire qu'il a "oublié" de répondre à certaines questions, en particulier celles concernant les finances: pas de réponse à la question sur la dotation générale de fonctionnement (la carotte-bâton de l'Etat envers les communautés d'agglomération), réponse très évasive voire risible sur les ressources ayant permis d'augmenter les investissements dans les proportions faramineuses qu'il a annoncées. De la même manière, il a fait des réponses dignes du pire des jésuites sur les questions de démocratie: selon lui, il n'y a pas de risque que l'intercommunalité coupe les citoyens et citoyennes de ceux et celles sensés les représenter... puisque cette fracture peut exister même sans intercommunalité! Un tel sophisme laisse pantois. Mais il a eu l'air de parfaitement satisfaire la horde de militants et militantes PS qui avaient envahi l'Espace Chauzy pour écouter la bonne parole... Faut-il en déduire que l'esprit critique et la logique ne sont pas les qualités les mieux cultivées au PS? Je ne franchirai pas ce pas, ce serait mesquin.

Toujours sur ces questions de fonctionnement et de démocratie, on notera l'envolée de Gilbert Roger, interpellé sur le cumul des mandats, jurant la main sur le coeur qu'il ne souhaite ni la présidence de l'intercommunalité, ni une vice-présidence. Nous saurons lui rappeler ces promesses dans quelques temps...

On notera aussi quelques incohérences. Alors qu'une question soulignait l'avancée "à marche forcée" vers l'intercommunalité, Braouzec, lui, ne voit pas où est le problème... alors même qu'il venait d'expliquer que dans le cas de Plaine Commune, le processus s'était déroulé sur des années et des années. Pourquoi, dans le cas de Bondy, Noisy, Montreuil, etc. faut-il donc aller aussi vite, puisque l'objectif est de lancer la communauté d'agglomération au 1er janvier? Pourquoi ne pas prendre le temps de discuter, d'élaborer collectivement?

Car en soi, nous ne sommes pas contre le regroupement de communes. Bien au contraire! Nous prônons le fédéralisme, et donc une vraie fédération de communes, pour mettre des moyens en commun et développer les solidarités. Mais le moins que l'on puisse dire, c'est que le débat hier soir à Bondy n'était pas convaincant que c'est bien la direction qui est en train d'être prise! Bref, le réseau Alter-Agglo93 ne sert pas à rien!

mardi 19 mai 2009

Bondy : Braouezec vient expliquer sa communauté d'agglo (18/5/2009)

(compte rendu)

150 personnes étaient présentes dans la salle Chauzy pour écouter Patrick Braouezec ce lundi soir à propos de « Plaine commune », la communauté d’agglomération qu’il préside.

Parmi toutes les bonnes idées évoquées par Patrick Braouezec, signalons que la loi n’oblige ni à ce que l’opposition ait un élu par ville, ni à ce que les conseils municipaux donnent leur avis sur les projets intercommunaux. Signalons aussi que le projet actuel de "Plaine commune" a été réfléchi sur quinze ans. Ce sont quelques différences avec le projet actuel porté par les maires de Bagnolet, Bobigny, Bondy, Le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin, Romainville.

Patrick Braouezec rappelle qu’en 2000 « Plaine commune » est née, comprenant Saint-Denis, Aubervilliers, Saint Ouen. Mais depuis 1985 existait un syndicat intercommunal pour la Plaine Saint-Denis. En effet 30.000 emplois y avaient été perdus en 20 ans, les maires ont compris qu’ils devaient agir de manière inédite.

De 1985 à 1992, le travail a eu lieu avec les architectes.

En 1992, le projet urbain des architectes a été présenté avec l’objectif d’intégrer tous les fonctionnements humains (espaces verts, travail, transports, éducation nationale, etc.)

En 1993, le Stade de France a été obtenu.

En 1998 et 1999, une réflexion a eu lieu pour une charte d’aménagement du territoire entre 10 villes. 5 villes ont voulu se constituer en communauté de communes, puis en communauté d’agglomération. Un an plus tard, elles ont été rejointes par 3 autres villes.

Aujourd’hui « Plaine Commune » ce sont 135.000 emplois dont 100.00 emplois privés, et 325.000 habitants.

Les transferts de compétence ont été progressifs, dans l’ordre chronologique : développement économique, développement local, écologie, transports/ nouvelles technologies, voiries, espaces verts, politique de la ville, habitat, bibliothèque et médiathèques (en 2005).

Le budget est de 420 millions d’euros (2/3 pour le fonctionnement et 1/3 pour l’investissement).

Qu’est-ce qu’a apporté la communauté d’agglomération ? La capacité d’investissement a été multipliée par deux.

Le Conseil communautaire est composé de 58 membres : 1 par ville + 1 pour 5000 habitants.

Nous avons voulu que l’opposition ait au moins un délégué par ville.

Chaque dossier en conseil communautaire passe en Conseil Municipal des villes, si le projet n’est pas validé, il n’est pas réalisé. La loi n’oblige pas du tout à cela, c’est même le contraire.

Le fait d’être en communauté d’agglo nous a permis de peser plus lourd pour les transports, l’aménagement économique, le lien avec l’éducation nationale, le financement de l’habitat.

Concernant le Grand Paris, on pourrait imaginer une région qui soit composée de Paris et de grosses communautés d’agglomération autour.

Plusieurs questions sont ensuite posées par la salle.

Patrick Braouezec y répond :

Concernant la participation des habitants, nous nous appuyons sur les outils des villes, nous n’en créons pas d’autre, nous ne le pouvons pas. Mais nos techniciens sont à la disposition des villes qui le souhaitent, notamment dans une démarche participative.

Est-ce que la communauté d’agglomération est un échelon supplémentaire ? Non, je ne crois pas qu’il y ait trop d’institutions, ce n’est pas la source des problèmes en France. La communauté d’agglomération permet de sortir des égoïsmes locaux. On parlait de l’esprit de clocher ou de chapelle, point trop n’en faut.

Comment a-t-on multiplié par 2 notre capacité d’investissement ? Tout d’abord il y a une dotation spécifique de l’Etat, mais surtout nous avons réalisé des économies d’échelle. Par exemple sur le marché des ordures ménagères, nous avons gagné 1 million d’euros. Sur le marché du mobilier urbain, nous avons demandé 1 abri-bus à chaque arrêt dans toutes les villes de « Plaine Commune » alors que les petites villes pauvres n’auraient pas pu l’obtenir.

Un Conseil de développement ? Oui, il en existe un, ce sont les citoyens de chaque ville qui le composent, ils peuvent se saisir de toute question qu’ils souhaitent. Des représentants des salariés y siègent, et nous avons souhaité qu’il n’y ait pas de conseillers municipaux.

Un référendum ? Les 5 premières villes n’en ont pas fait au début mais les conseils municipaux avaient beaucoup discuté, notamment avec les salariés. Mais les 3 villes qui ont rejoint « Plaine Commune » ensuite ont fait un référendum.

Concernant les salariés des villes, nous avons mis en place des unités territoriales locales, pour garder un rapport de proximité. Mais nous avons homogénéisé les régimes indemnitaires. Chacun était libre de rester fonctionnaire de sa commune, même s’il était détaché à la communauté d’agglomération. Aujourd’hui les mentalités évoluent vers l’intercommunalité.

La construction du projet peut se faire par une Charte qui évoque l’habitat, le logement, etc.

Une nouvelle série de questions est posée.

Patrick Braouezec :

A la question du MODEM évoquant une « marche forcée », non, vous êtes dans une marche régulière et volontaire, publique depuis 2-3 mois. Si vous en discutez jusqu’en décembre, vous êtes dans le même timing que nous. (Là-dessus nous sommes sans doute en désaccord avec Patrick Braouezec : sans parler de « marche forcée », on peut penser qu’il y a beaucoup de précipitation de la part de nos 9 maires, et peu de projets. Eux même le disent… Ndlr. Voir ICI ) Concernant nos capacités d’investissement, si nous avons 40 millions d’euros d’investissement propre, nos avons en tout 86 millions : plus de la moitié nous vient du Conseil Général, du conseil Général ou de l’Europe.

Quelles sont les difficultés ? Tout d’abord que les services municipaux ne se dégagent pas des demandes du public en rejetant la faute sur la communauté d’agglo. Ensuite d’éviter la rivalité entre les salariés communaux et les communautaires.

Concernant le cumul des mandats par les maires, nous avions choisi le maire de la plus petite ville comme président mais en 2004 je suis devenu le président. Nous avons pensé que mon mandat de député nous aiderait, ce qui est le cas. Aucun des maires de « Plaine Commune » n’a d’autre fonction élective. Par ailleurs les vice-présidences les plus lourdes ne sont pas maires.

Concernant notre taxe professionnelle, nos rentrées ont augmenté de 10% par an.

Quant au discours de Sarkozy qui nous reconnaît comme un pôle important de développement, nous sommes surtout reconnus comme un territoire qui construit un projet. C’est le plus important à définir pour vous. Il faut considérer ces communautés d’agglo comme complémentaires entre elles, et pas comme concurrentielles.

A propos du développement économique, je ne souhaite pas être le meilleur élève de la classe capitaliste (Là, nos élus locaux ont dû se dire que décidément, les deux projets étaient différents !... Ndlr). Il faut se demander de quel développement parle-t-on. Voulons-nous travailler à développer une société de consommation et de gaspillage ? Ou bien voulons-nous réduire les inégalités sociales et territoriales ? Pour moi, le fait d’être la première place touristique ou économique n’a aucun intérêt si ça ne sert pas aux habitants.

Concernant le 1000 feuilles, c’est-à-dire la multiplication des institutions, je ne sais pas si une commune de moins de 500 habitants a encore du sens. Sans doute faudrait-il regrouper des régions, des départements. Mais il faut prendre le temps démocratiques pour cela.

Sur l’identité communautaire qui remplace l’identité communale, c’est très progressif. La question est surtout de savoir comment vivre ensemble.

Une dernière série de questions est posée.

Patrick Braouezec :

Concernant le mépris dont sont victimes les Roms en France et notamment en Seine-Saint-Denis, c’est une vraie question. Pour les nomades, il n’y avait pas d’aire de stationnement. Nous en avons fait 3, et 2 autres sont prévues. 1 campement Rom en dur a été construit, même si je regrette qu’il y ait un mur. Pour nous protéger de quoi ?

Concernant la diversité politique au sein des villes de la communauté d’agglo, je pense que c’est un atout. Ce qui nous détermine pour proposer à de nouvelles villes d’entrer, c’est moins la couleur politique que l’adhésion au projet.

Concernant les vice-présidences, rien n’oblige à ce que ce soit les maires.

A propos du dessaisissement que ressentent les habitants, avec des élus toujours plus lointains, il faut effectivement que les élus soient plus présents dans les quartiers. Mais il n’y a pas besoin de la communauté d’agglo pour couper les élus des citoyens, il suffit de rester dans son bureau.. Le risque est cependant effectivement que els conseillers municipaux ne s’intéressent pas à la communauté d’agglomération.

Concernant la dynamique, mesurez bien que jusqu’en 2013 nous avons 5 à 6 milliards d’investissement. Au-delà des sommes que j’ai évoquées, il y a d’autres projets : le transport par l’Etat et la Région (moins d’1 milliard), le projet privé de Luc Besson, la rénovation urbaine (1 milliard), etc.

Enfin Patrick Braouezec appelle à construire des territoires pour changer la vie, avec un autre développement pour vivre bien dans sa ville ou dans le monde. Une belle conclusion applaudie par la salle.

On attend déjà que les dispositifs prévus sur notre territoire pour "écouter" les citoyens permette cette construction. Pour l'instant ce n'est pas fait...

vendredi 15 mai 2009

Bondy : pour l'intercommunalité, mais autre chose et autrement !

Intercommunalité, acte 1 (mai 2009)

Le 14 mai 2009, le Conseil municipal (ICI ) a voté l'Association de préfiguration de la communauté d’agglomération. Voici l'opinion que Bondy autrement a exprimée à cette occasion.

Bondy autrement s’est prononcé pour le développement d’un travail avec les villes limitrophes, c'était un point important dans notre programme, notamment pour favoriser le déplacement des habitants dans les autres villes pour des sorties ou s'adresser à des services publics.

Nous sommes donc favorables à l’intercommunalité.

En revanche nous avons de sérieux doutes sur le projet présenté ce soir.

1) Que peut-on attendre de la communauté d’agglomération ? Cela peut être intéressant pour réduire les coûts quand un même service intercommunal existe par exemple (mais cette réduction est largement hypothétique, d’après la Cour des comptes, 78% des intercos coûtent plus cher !), cela peut aussi permettre de mutualiser des coûts sur des projets énormes, par exemple un deuxième Stade de France (mais il n’y en a pas en projet). L’intercommunalité est plus logique quand il y a des projets communs depuis longtemps, c’était le cas à Plaine commune avec « Plaine Renaissance » que les villes de St Denis, St Ouen et Aubervilliers avaient créée en 1985, 15 ans avant leur communauté d’agglomération… A l’inverse, le projet présenté ce soir apparaît précipité : on fait une communauté d’agglomération avant de savoir ce que l’on veut en faire. D’ailleurs c’est tellement vrai que Daniel Bernard, adjoint au maire de Bagnolet, explique à Bagnolet que l’intercommunalité va permettre de contracter plus d’emprunts. Qu'en pense le Maire de Bondy? En ont-ils discuté ? Le projet est-il vraiment de faire l’interco pour augmenter la dette ? A l’inverse Nasser Ramdane, maire-adjoint à Noisy, explique que l’intercommunalité va permette à sa ville de faire payer ses propres dépenses par les autres… Quelle cohérence y-a-t-il, quels projets réels ?

2) Sur la concertation, notre inquiétude est grande. Bertrand Kern, de Pantin, le futur président de la structure (mais « chut ! » rien n’est décidé, paraît-il !), explique ainsi qu’un blog va être ouvert. Où a-t-on vu que la concertation se fait sur les blogs ? C’est pourquoi le réseau politique, citoyen et associatif constitué sur les 9 villes (Alter-Agglo93) demande un référendum ouvert aux résidents hors Union européenne sur ce projet. Disons poliment que pour l’instant aucun maire ne s’est prononcé pour… Ca doit être moins important de consulter les citoyens que de savoir qui sera Président ou vice-Président… Cette exigence de référendum est d’autant plus forte à Bondy puisqu’on nous a expliqué à la conférence de presse que les maires élus en avaient tous parlé dans la campagne des municipales. Cet argument n’est d’ailleurs pas convaincant, ce n’est pas pour ou contre cette intercommunalité que se sont décidés les votes aux élections municipales. A Bondy, en plus c’est rigoureusement faux, puisque ce thème n’est abordé à AUCUN moment dans le matériel électoral du PS.

3) L’absence des citoyens est perceptible : 4 représentants de Bondy doivent être désignés, que des élus ! Aucun citoyen, aucun représentatnt syndical ou associatif ! Avouons que ça commence mal.

4) Sur le financement, Marc Everbecq (le maire de Bagnolet) explique à la conférence de presse, qu'il n'y aura pas de fiscalité additionnelle. Mais pour la première année, le coût de cette "association" sera de 120.000 €. Cet argent ne sera pas utilisé à d’autres projets, comment peut-on dire que cela ne coûte rien ?

Pour ces raisons, sur le vote nous nous sommes ABSTENUS.

mercredi 13 mai 2009

L’agglo selon Guigou

L’agglo selon Guigou

Quelles vont être les conséquences de l’intercommunalité pour les habitantEs ? Les réponses de Mme Guigou. Peut mieux faire assurément !

Par Jean-Claude Oliva


Les questions les plus simples sont souvent les plus difficiles... Les principaux promoteurs de l’actuel projet d’agglo l’apprennent aujourd’hui à leurs dépens. Ils ont le plus grand mal à expliquer clairement l’intérêt pour les habitants de ce « truc » supplémentaire. Aussi préfèrent-ils dorer la pillule (avant de la faire avaler ?) que détailler les motivations véritables de leur projet. Pour preuve, les propos d’Elisabeth Guigou (que l’on a connu mieux inspirée) dans « iciNoisy » (N°10 Mai 2009).

Que va changer l’intercommunalité au quotidien ?

Excellente question. Mme Guigou affirme que cela « permettra d’améliorer les services rendus » (lesquels, comment ?) et « d’effectuer des économies » (lesquelles, comment ?) Pressentant la perplexité des uns et le scepticisme des autres, Mme Guigou veut donner des exemples concrets. « Si neuf villes se regroupent pour négocier avec les organismes HLM par exemple, on peut espérer une réduction des charges et une amélioration des services. » Ah, bon ? Espérons, espérons... Mais puisqu’il s’agit d’aller dans le concret, allons-y jusqu’au bout. A Bagnolet, par exemple, le principal organisme HLM est celui de la commune. S’agit-il de le fusionner avec ceux des autres villes ? Il existe déjà un office départemental HLM, le gain n’a rien d’automatique, ni d’évident...

Quand Mme Guigou écrit au père Noël

Consciente, sans nul doute, du caractère trop vague de ses propos, Mme Guigou a soudain une illumination (...de Noël !) « Ou bien encore en ce qui concerne l’achat d’illuminations de Noël qui représentent aujourd’hui un investissement de 6€ par habitant. En se rassemblant pour les acheter en plus grand nombre, nous pourrons obtenir des réductions. Si celles-ci atteignent l’équivalent d’1€ par habitant, cela représentera une économie de 38 000€ pour Noisy-le-sec. » Allons, allons, Mme Guigou, vous y croyez encore au père Noël, vous ? Les Noiséens, eux, y croient, pensez-vous ? Est-il nécessaire de rappeler encore une fois que les économies d’échelle n’ont rien d’automatique ? Un petit exemple. Noisy comme Bagnolet et 140 autres communes, fait partie du plus grand syndicat des eaux de France (et sans doute d’Europe), le SEDIF. Et nous payons l’eau la plus chère de France pour ce qui est des collectivités de plus de 100 000 habitants ! Alors s’agissant des guirlandes de Noël, comme dirait l’un de vos anciens collègues, faut-il appeler un mammouth pour chasser les moustiques ?

Bref, le débat ne fait que commencer : faisons confiance à nos élus pour nous faire rire, si ce n’est pour trouver des arguments sérieux ! (à suivre)

samedi 9 mai 2009

Communauté d'agglomération : explication par les élus communistes de Montreuil

Explication de vote et arguments par les élus communistes de Montreuil sur l'association de préfiguration de la communauté d'agglomération.

Je vais essayer modestement de poser tout haut, les questions que les habitants, en considérant que nous ayons tous le même degré d’information, ce qui de mon point de vue est loin d’être le cas, de poser donc tout haut les questions que les habitants se posent tout bas :

1. à quoi va me servir l’intercommunalité ?
2. que va-t-elle changer dans le quotidien
3. oui, d’accord pour se marier avec telle ou telle ville, mais quel équipement, quelle infrastructure, lequel serait le plus utile,
4. comment faire pour vivre bien ensemble
5. moi, en tant que citoyen comment faire pour être entendu, écouté, pour que mes réflexions, mes idées soient prises en compte.

Ce que je trouve dommage et qui de mon point de vue, débute mal, c’est que ce débat là, nous ne l’ayons pas eu avant.

Que nous ne l’ayons pas eu avant que soient définis l’adresse du siège ou le nom du président de cette Intercommunalité. Il me semble que cela aurait été tellement bien si, nous avions eu au démarrage des réunions publiques, pour informer et vraiment débattre.

Sauf à considérer qu’une fois pour toute, votre élection soit une approbation dans l’engagement de cette démarche d’intercommunalité.

Mais faire de la politique autrement ne serait-ce pas de revenir à chaque fois, sur les sujets et orientations importants, devant les citoyens, pour argumenter, réfléchir, débattre, pour qu’enfin chacun soit acteur et non spectateur, alors que le besoin est grand d’un développement inédit de la citoyenneté.

Parce qu’un choix qui engage 400 000 habitants ne peut se faire à la hâte, entre une réunion publique et une conférence de presse.

On va demander aux conseils municipaux des 9 villes de délibérer dans les jours et semaines qui viennent, pour une association de préfiguration, pour une décision finale qui se prendra à la fin de l’année. Le temps des discussions avec la population, le temps de conception des dossiers communs va être bref, Non. Sachant qu’entre temps, s’intercaleront 2 mois de grandes vacances, les concertations du PADD, celles du PLU.

Autre question : le passage à une structure intercommunale s’inscrit –il dans le sens du progrès ?

Si la réponse est oui, alors dans le texte fondateur, ne se posent que les aspects « humanistes » bien qu’il ne faille pas les négliger, mais il ne s’attèle pas à inverser le sens extrêmement mauvais, de régression sociale, d’injustice, que donnent les politiques gouvernementales à leur déclinaison dans un territoire, qu’il soit département ou ville. En cela, ne sommes nous pas dans une démarche de gestion, d’accompagnement la moins pire possible.

Ce sont des projets communs entre territoires au service des populations, qui allient développement économique et développement social, qui veulent se donner les moyens, et en partenariat avec d’autres institutions publiques, pour répondre aux besoins humains, aux enjeux essentiels que sont l’emploi, l’habitat, les déplacements, la formation, le refus d’un développement qui crée toujours plus d’exclusion et de ségrégation ; permettre le vivre ensemble et la diversité sociale, l’égalité des droits. Un réel engagement public au service des citoyens.

C’est de cela qu’il s’agit et non d’un dispositif supplémentaire éloignant délibérément les habitants des lieux de décisions.

Bien sûr on ne peut que souscrire à la triple volonté du document :

- valorisation des territoires, se libérer des carcans qui entravent nos territoires, construire avec nos populations un projet de territoire,

Ainsi qu’aux trois piliers énoncés

- favoriser performance et attractivité économique durable, améliorer la qualité de la vie, renforcer les services publics, renforcer la cohésion sociale et la démocratie.

Pour notre part nous serions davantage favorables à une conduite de projets, au développement de coopérations plus souples et variables selon les besoins et les intérêts des populations, plutôt que pieds et poings liés dans une structure institutionnelle figée et rigide. Elaborer tel projet avec Paris, Vincennes ou Fontenay, tel autre avec Bagnolet ou Pantin, parait plus pertinent, mieux correspondre à une coopération intercommunale de progrès, dans le respect des habitants et des territoires, loin des tractations et des hégémonies territoriales.

Que deviennent les anciennes coopérations avec ces villes, Vincennes, Fontenay, Rosny-sous-Bois ?

Au contraire, nous pouvons avoir l’impression que cette nouvelle intercommunalité se pose en concurrence avec Paris, avec Plaine Commune. Alors que c’est à la solidarité des territoires que nous devrions travailler.

Il semblerait donc fondamental qu’avant de nous amener, à court terme, vers une communauté d’agglomération, soit précisé, par une concertation active et dynamique, avec les habitants, les élus, le personnel communal, par un travail sérieux, responsable, divers, ce qu’est concrètement en chaque domaine cet intérêt communautaire.

A nos yeux, la modernité : celle qui consiste à mettre les hommes au cœur du développement. Cette modernité là ne s’oppose pas à l’attractivité économique, qui ne saurait aujourd’hui s’affranchir des contraintes écologiques ni du contrat social.

J’ajoute un dernier point :

Mardi 28 avril s’est tenu un CTP qui a débuté par un rassemblement d’environ 200 agents. Il semble que le dialogue passe moyennement, alors que les gros dossiers s’enchaînent sur le dos du personnel communal : nouvel organigramme, déménagement…

Doit-on vraiment ajouter ce nouveau dossier dans ce contexte ?

Approuver aujourd’hui la démarche de la communauté d’agglomération qui se dessine avant d’en fixer le contenu, les contours, et l’intérêt d’y être, nous interroge.

C’est pourquoi, nous nous abstiendrons sur cette délibération.

Conseil municipal du 30 avril / Débat sur l’Intercommunalité / Intervention de Dominique ATTIA, pour le groupe communiste