Conférence de presse des 9 maires sur le projet de nouvelle intercommunalité de Seine-Saint-Denis, le 10 avril 2009
(Bagnolet, Bobigny, Bondy, Le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin, Romainville)
En résumé : Les maires prétendent que les électeurs leur ont déjà dit oui, et ils ne prévoient que quelques mois pour monter ce projet très « participatif » avec la population…
Attention ! Les réponses sont parfois à côté des questions...
Corinne Valls, maire de Romaiville, souhaite la bienvenue aux participants, et déclare que Romainville est un peu le cœur géographique du territoire. Selon elle, le destin politique singulier de Romainville a abouti à ce que la ville soit le siège de la future communauté d’agglomération. Elle ajoute que Romainville vit dans un contexte de crise nationale, d’expectative régionale et de nouvelle dynamique départementale.
Bertrand Kern, maire de Pantin, explique : « Je suis chargé de vous raconter une belle histoire », ajoutant « cela fait longtemps que l’on réfléchit à se mutualiser ». Commettant sa première erreur (ou contre-verité ?), il déclare : « Nous avons tous pris l’engagement au moment des municipales de prendre le chemin de cette communauté d’agglomération » (sic). « Nous avons appris à nous connaître, à nous apprécier, avec nos défauts et nos qualités », dit-il évoquant semble-t-il les relations entre les neuf maires. Revenant sur sa déclaration précédente, il parle cette fois d’« un long processus qui a commencé il y a un an ». Selon lui, « nous sommes dans une démarche ouverte, où tout soit en débat, tournée vers la population ». Concernant le rendez-vous des maires avec le préfet, « le préfet nous a dit son attention et sa volonté de travailler ensemble sur le plan juridique ». D’avril à novembre est prévue la démarche participative pour élaborer un projet (en moins de 6 mois, dont les deux mois de congés scolaires ?!). Les nouvelles technologies seront utilisées pour recueillir l’avis des citoyens par le biais d’un blog (mais de qui se moque-t-on ?). Des réunions thématiques auront lieu aussi, par exemple sur les transports où l’on peut penser à un site propre sur la RN3, à la prolongation de la ligne 11 jusqu’à Rosny, ou à celle du Tram jusqu’à Montreuil. M. Kern rappelle qu’il y a encore des terrains vides sur ce territoire, ce qui est un gros avantage. L’ouverture de la démarche vaut aussi pour les autres villes, un élargissement est possible et par exemple la proposition a été faite à Rosny-sous-bois de rejoindre la future communauté d’agglomération. La communauté d’agglomération ne sera pas créée « pour créer une nouvelle ligne fiscale, mais pour mutualiser, pour mieux faire mais pas pour augmenter les charges ». Cette communauté d’agglomération a aussi pour but de peser politiquement : Balladur ou Christian Blanc n’ont pas discuté avec les maires mais avec les présidents d’agglomération. Tout doit être prêt pour le 1er janvier 2010.
Vincent Duguet, du réseau Alter-Agglo93, réseau citoyen et associatif pour une intercommunalité démocratique, écologique et sociale propose un référendum ouvert aux habitants hors-union européenne pour valider ou non la future communauté d’agglomération.
Catherine Peyge, maire de Bobigny, répond en déclarant d’abord que son prédécesseur Bernard Birsinger envisageait déjà la ligne de vie autour du canal et de la RN3. En 2006, elle en a parlé. « L’important est de penser à nos populations, à nos fonctionnaires territoriaux avant tout. Je ne sais pas s’il faut un référendum. Il y a deux ans, 85% des Balbyniens s’étaient prononcés pour, je pense avoir le mandat nécessaire».
Max Staadt, journaliste à l’Humanité, demande quel directoire est prévu, quels sont les projets prévus, et comment les maires envisagent la proposition de Balladur de supprimer les intercommunalités en Ile-de-France.
Dominique Voynet, maire de Montreuil, insiste sur le regard nouveau à porter sur la Seine-Saint-Denis, pour ne pas plus subir le déversement de Paris, mais ne pas être non plus en conflit avec notre grand voisin Paris. De ce point de vue, l’agglomération va de pair avec la participation au projet de Paris métropole. Revenant à la question précédente, elle dit que l’ambition est de travailler l’ambition démocratique plutôt que les aspects techniques. Concernant les projets précis, et justement pour cela, elle n’a pas envie de répondre avant la participation des citoyens.
Corinne Valls, maire de Romainville, ajoute concernant la « menace » de Balladur, qu’elle voit mal comment le gouvernement s’opposerait à cette communauté d’agglomération…
Laurent Quinet, du MODEM de Bondy, demande quelle gouvernance est envisagée pour ne pas dessaisir les conseils municipaux et les minorités.
Gilbert Roger, maire de Bondy, déclare « philosophiquement » (sic) : « Enrichissons-nous des expériences des autres pour ne pas faire leurs bêtises », et ajoute : « la représentativité fait partie du débat ».
Olivier Delgrande, élu de Bondy à l’accessibilité, demande quelles mesures permettraient par exemple de faire tout le trajet d’un bus pour les personnes à mobilité réduite, alors que certaines villes sont accessibles et pas d’autres.
Gérard Cosme, maire du Pré-Saint-Gervais, pense que cela montre le besoin du territoire pour le travail et le loisir. Il ajoute que ce territoire est pertinent parce qu’à l’ouest, il y a Paris, qui est plein, tandis qu’au cœur du département il y a encore une réserve foncière avec des terrains libres.
Mireille Alphonse, du MODEM 93 et Montreuilloise, déclare que Madame Voynet a parlé de fiscalité constante, pouvez-vous confirmer cet engagement au moins pour la première année ?
Marc Everbecq, maire de Bagnolet, répond qu’effectivement il y a un engagement à ne pas créer de taxe supplémentaire, donc à avoir une fiscalité constante. Il s’agit d’alléger notre capacité à prendre des décisions.
Max Staadt, journaliste à l’Humanité, demande l’opinion des maires sur l’élection des membres de la communauté d’agglomération : élection au suffrage direct ? ou élection de certains candidats « fléchés » sur des listes au moment des municipales ?
Bertrand Kern, maire de Pantin, pense que pour être légitime, il faut l’onction du suffrage universel, ajoutant (erreur déjà signalée plus haut…) : « nous avons été élus sur ce projet ». Il précise cependant : « nous sommes en débat pour établir un autre lien avec le vote des citoyens ».
Dominique Voynet, maire de Montreuil, déclare sur ce sujet que les Verts sont favorables à l’élection des conseillers communautaires au suffrage direct mais s’interrogent sur le risque d’une abstention record pour ces instances dont l’utilité est mal connue des citoyens.
Marc Everbecq, maire de Bagnolet, déclare quant à lui l’opposition de son parti, le PCF, à l’élection au suffrage direct. En effet si la communauté d’agglomération est supra-communale, l’élection serait logique (mais si ce n’est pas ça, de quoi s’agit-il alors ?!) mais « nous sommes dans un autre contexte : pour différentes raisons, depuis 25 ans la région et le Conseil Général ne jouent pas leur rôle (sic). L’intercommunalité aide seulement les villes à se développer parce que les autres instances ne le font pas ». (Les « camarades » de M. Everbecq en Seine-Saint-Denis apprécieront sans doute…).
Gilbert Roger, maire de Bondy, ajoute que « l’intercommunalité ne doit pas être contre les villes, comme c’est le cas à Plaine-Commune (sic), je suis plutôt pour le système fléché ».
Catherine Peyge, maire de Bobigny, reprend le débat en souhaitant réfléchir aux procédés qui permettraient que tout le monde puisse participer, notamment les personnes qui n’ont pas le droit de vote.
Un journaliste de l’AFP demande si l’intercommunalité envisagée a pour but de contrecarrer le Grand Paris.
Dominique Voynet, maire de Montreuil, déclare qu’il n’y a pas d’hostilité vis-à-vis de Paris, au contraire.
Sylvie Badoux, de l’Association départementale des élus communistes, demande la place qui sera accordée à la jeunesse.
Catherine Peyge, maire de Bobigny, partage cette volonté de faire de la jeunesse un atout.
Corinne Valls, maire de Romainville, pense pouvoir faire confiance aux jeunes élus (des mineurs ?) et pense que le blog sera le moyen de les associer (voilà une maire qui ne connaît pas les blogs, ou les jeunes…)
Un journaliste demande comment le sentiment d’appartenance au territoire va exister.
Dominique Voynet, maire de Montreuil, répond que, quelle que soit sa ville, tous les habitants de Seine-Saint-Denis disent qu’ils sont du 93.
Bernard Grinfeld, conseiller municipal PS de Bobigny, demande quel est le nom de la future communauté d’agglomération, pour permettre justement le sentiment d’appartenance.
Catherine Peyge, maire de Bobigny, donne trois propositions parmi lesquelles « Séquaneuf » et « neuf de cœur »…
On pourrait lancer un grand concours pour trouver le nom de la communauté d'agglo, car nos élites ont l'air en sérieuse difficulté! Pour ma part, je propose: Séquouaça!
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