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vendredi 25 septembre 2009

Déclaration de la FASE Montreuil-Bagnolet

Pour une communauté de projets,
démocratique, citoyenne, écologique et sociale

Dans les villes de Montreuil, Romainville, Pantin, Le Pré Saint Gervais, Les Lilas, Noisy-le-Sec, Bagnolet, Bondy, Bobigny, un projet de communauté d’agglomération est réalisé à marche forcée par les différents maires, en l’absence de projets communs clairement identifiés et en l’absence de la population. Une démarche qui augure mal de la suite !

Sur le principe, nous ne sommes pas opposés à l’intercommunalité. Encore faut-il :
-qu’elle se construise à partir de projets et avec la population ;
-qu’elle ne se réduise pas à une tranche fiscale supplémentaire pour compenser des finances communales mises à mal par les transferts de charges de l’Etat;
-qu’elle se fasse dans de bonnes conditions (statuts) pour les fonctionnaires territoriaux.

Nous sommes intéressés à coopérer avec les autres villes, à mettre en commun nos expériences et nos atouts mais nous ne nous inscrivons pas dans une logique de pôles de compétitivité et de guerre économique pour attirer ici des emplois supprimés ailleurs. Nous souhaitons re-localiser l’économie en répondant mieux aux besoins des populations.

Si nous sommes critiques, nous sommes en même temps constructifs, voici ce que nous proposons :

DEMOCRATIE ET CITOYENNETE

-vu l’étendue du transfert de compétences des communes à l’agglomération qui va donner à celle-ci l’essentiel des pouvoirs locaux, nous souhaitons que le Conseil d’agglomération soit élu au suffrage universel direct (ouvert aussi aux résidents étrangers) et à la proportionnelle. Ce qui exige un changement de la loi actuelle.

Mais sans attendre, nous voulons:
-la présence d’élus d’opposition de chaque ville au sein du Conseil d’agglomération
-la mise en place d’un conseil des habitants ouvert aux associations et aux élus minoritaires
-l’annonce publique des ordres du jour du Conseil d’agglomération.

-le recensement des projets existants dans chaque ville ou déjà communs à plusieurs villes qui pourraient devenir des projets pour la communauté et leur mise en débat dans chaque ville puis au niveau de la communauté.

SOCIAL ET ECOLOGIE

-favoriser l’accès à la culture pour tous avec un même tarif dans l’agglomération pour tous les équipements culturels et sportifs.

-développer un plan de circulations douces à l’échelle de l’intercommunalité.

-agir pour le retour à une gestion publique directe de l’eau et plus généralement pour un retour au public des services rendus à la population aujourd’hui massivement délégués au privé.


Fédération pour une alternative sociale et écologique- Montreuil-Bagnolet-22/09/09

samedi 6 juin 2009

Intervention de Stéphane Weisselberg, conseiller Municipal Citoyen à Romainville

Intervention de Stéphane Weisselberg, conseiller Municipal Citoyen sur le dossier Intercommunalité
au conseil municipal du 27 mai 2009




Mme le maire, M. le premier adjoint,

Le dossier nous parvient enfin ou déjà (selon qu’on soit impatient de débattre de l’intercommunalité ou que l’on considère le processus choisi pour son avènement comme « une marche forcée »). Mes observations et mes critiques sont d’ailleurs la synthèse de ces deux sentiments mais j’y reviendrai plus tard dans mon propos.
En 2005, lorsque vous avez voulu nous marier de force avec les villes du Pré-Saint-Gervais, de Bagnolet et des Lilas, nous avons objecté 3 raisons de nous y opposer :

- l’absence de projet définissant et justifiant un tel regroupement et son corollaire finalement : l’absence remarquée de concertation avec les populations concernées.
- Le projet de gouvernance communautaire envisagé.
- L’impertinence du périmètre arrêté pour nous regrouper.

Partons de cette troisième donnée et du seul changement que vous avez opéré depuis 2005, qui reprend complètement nos propositions de l’époque :
Nous ne comprenions pas que nous puissions nous couper des villes qui jouxtent le canal de l’ourq et la Nationale 3 et avec lesquelles nous avions vocation naturelle à imaginer un développement économique et un plan global de transport public, c'est-à-dire Pantin, Bobigny et Noisy-le-Sec. Quel que soit le fait que la majorité politique d’alors, dans cette dernière ville, était de droite. Car pour nous, l’intercommunalité n’a pas pour objectif d’asseoir ou de développer une zone d’influence politique ! Mais bien de donner une valeur ajoutée aux services rendus aux populations des villes, de créer des solidarités pour lutter contre les inégalités sociales et territoriales !
Nous sommes heureux que cette proposition ait été entendue, la prolongeant jusqu’à Bondy.
D’autres élus, en 2005, évoquaient l’idée de se tourner vers Montreuil, sans avoir peur d’être « avalé » par une ville de 100 000 habitants. Partant du principe que l’intercommunalité devrait avant tout mutualiser les ressources pour porter des projets ambitieux et apprendre à vivre ensemble, il n’y avait pas de raison d’imaginer une concurrence des territoires où les gros mangeraient les petits. Car ce regroupement institutionnel, bien qu’il impose des transferts de compétence obligatoires, n’a pas pour vocation de faire disparaître l’identité des communes ou leur souveraineté ! Ce ne doit être ni une couche supplémentaire du « mille feuille », ni une hypertrophie communale.
En tout état de cause, si c’est ce qu’entend ou qu’entendait le gouvernement dans son projet de réforme territoriale à travers la commission Balladur et le rapport Blanc, nous devrions tous nous inquiéter.
Nous sommes donc satisfaits que Montreuil participe à ce qui sera la plus grosse agglomération de commune d’Ile de France et la 5ème de notre pays en terme d’habitants.
Vous aurez donc compris que je n’aurai pas changé d’opinion sur le principe de l’intercommunalité avec lequel j’ai des accointances.
Malheureusement, je n’ai pas changé d’avis non plus sur la façon dont les 9 maires ont engagé le processus et imaginent le calendrier.
Encore une fois on prend le problème à l’envers : vous nous dites : créons l’association de préfiguration et dans les semaines et les mois qui suivront cette décision, élaborons le projet commun et débattons avec les populations.
Dans un problème de mathématiques, c’est comme si vous preniez la conclusion pour une hypothèse de départ. Et l’hypothèse de départ, de mon point de vue, c’est :
« qu’est-ce que les citoyens des 9 villes ont à gagner à se regrouper ? »
La conclusion, de votre point de vue et du mien aussi d’ailleurs, devrait être : tout donc créons l’entité administrative, juridique et politique dont l’association de préfiguration est une première étape.
Et entre les deux il y a la démonstration.

Nous nous devons de convaincre les romainvillois que des zones d’activité économique d’intérêt communautaire peuvent créer de l’emploi quand les villes seules peuvent avoir des problèmes d’attractivité liés aux transports, au manque de réserves foncières ou à une position géographique peu favorable.
Ce serait par exemple l’occasion de mettre en exergue les 135 OOO emplois (dont 100 000 privés) crées au sein de l’agglomération Plaine Commune et d’évoquer entre autre le futur projet de Cité Européenne du cinéma de Luc Besson, à deux pas de la salle Pleyel à Saint-Denis, qui va regrouper sur 6,5 ha toutes les compétences de la chaîne de production cinématographique pour réaliser un film de A à Z sans quitter le site. Car si le cinéma est un art, c’est aussi une industrie et ses retombées économiques sont substantielles !
Alors je me mets à rêver : Pantin, Romainville, Montreuil : 3 conservatoires de musique à rayonnement départemental, réputés. Bobigny : Canal 93, une scène, un lieu de répétitions, de résidence et de concert, de développement des musiques actuelles. Les Lilas : le triton, une salle privée de concerts et d’enregistrements (jazz en particulier)…Une sacrée opportunité pour l’industrie musicale !

Nous nous devons de convaincre les romainvillois que pour obtenir le prolongement de la ligne 11, l’arrivée du tramway, le prolongement des lignes et des fréquences de bus comme les connexions intermodales entre les villes du Sud Est et du Centre de la Seine-Saint-Denis, nous serons forcément plus crédibles et plus efficaces à 9 que seul, vis-à-vis de l’Etat et la Région.

Nous nous devons de convaincre les romainvillois, à l’heure d’une crise du logement sans précédent, qu’un programme social de l’habitat répartissant les efforts de construction sur les 9 villes est assurément plus viable à l’échelle communautaire.

Mais nous nous devons aussi de convaincre les agents territoriaux que l’évolution de leur statut se fera par la haut, en soutenant le principe d’un régime indemnitaire aligné sur le plus favorable des communes (en tout les cas, c’est mon point de vue).

Sans oublier d’évoquer la fiscalité, source de beaucoup d’inquiétudes à l’aune de la disparition de la taxe professionnelle. La dotation générale de fonctionnement suffira-t-elle à développer les investissements ? Il n’est en effet pas inutile de rappeler que la cour des comptes a relevé que 78 % des intercommunalités ont conduit à des dérives financières, ainsi qu’à des fiscalités additionnelles.

Et ce ne sont là que quelques exemples en lien avec les compétences obligatoires qu’il faut aborder avec les romainvillois.

Pour cela, il faut se doter d’outils démocratiques : je ne pense pas qu’à vos « fameux » ateliers urbains mais aux conseils de quartier que vous avez unilatéralement enterrés, Mme le maire ou comme cela se fait à Plaine Commune, à un conseil de développement rassemblant acteurs associatifs et institutionnels, chefs d’entreprises et syndicalistes, à l’exception d’élus qui puisse se saisir de toutes les questions se posant à l’échelle de l’intercommunalité.
Laissez moi vous dire que pour le moment, vous êtes mal partis sur le plan du respect et de la promotion de la démocratie délégataire comme de la démocratie participative !
Et je vais vous en donner deux exemples :
- une conférence de presse des maires, à Romainville le 10 avril où l’ensemble des élus des 9 villes était convié, à l’exception notable des élus romainvillois de l’opposition ! Mais on reconnaît bien là votre goût immodéré du débat contradictoire.
- Un refus de mise à disposition d’une salle, le 20 mai dernier, pour que je puisse organiser une réunion publique avec Patrick Braouezec, président de Plaine Commune et Patrick Renaud, président de Roissy, porte de France. Je précise d’ailleurs à l’assemblée et au public que j’avais également invité Philippe Guglielmi, 1er adjoint chargé de l’intercommunalité et que je m’étais engagé à ce que cette réunion ne se fasse pas sur le mode polémique vis-à-vis de la majorité en place !
Mais cela ne fait rien, toutes vos tentatives cyniques d’étouffer l’initiative qui ne viendrait pas de vous seront vouées à l’échec : nous nous réunirons sur le trottoir s’il le faut !

Enfin, le processus de concertation (je n’ose pas dire de coélaboration) aurait pu se terminer par un referendum car la souveraineté populaire doit prévaloir sur un sujet aussi important. Notamment pour que les gens n’aient pas cette impression couramment partagée que les lieux de décision s’éloignent plus encore d’eux et de leurs préoccupations. (l’argument évoqué par les maires selon lequel cela faisait parti de leur programmes électoraux en 2008, est spécieux).
Pour le moment, ce que j’entends, lis et retiens :, c’est que Bretrand Kern, le maire de Pantin, sera le président de l’agglomération, que Catherine Peyge en sera la secrétaire, que Dominique Voynet en sera la trésorière, que le siège sera à Roaminville, qu’il y aurait automaticité des maires vices présidents, que le cumul des mandats est une question tabou, que l’intercommunalité permettra des économies sur l’achat des illuminations de Noël ou de contracter plus d’emprunt.
C’est un peu court, vous ne trouvez pas ?
Alors un petit effort, s’il vous plaît : donnons nous ensemble les moyens d’intéresser nos populations à ce qui les regarde : je suis pour le principe de l’intercommunalité et beaucoup plus circonspect sur la méthode employée pour la construire !

jeudi 4 juin 2009

Couac à Bagnolet

Couac à Bagnolet

A Bagnolet, il y aura lundi 8 juin un conseil municipal exceptionnel ...sur l'agglo ! En effet, le conseil municipal s'était précipité en avril pour voter l'adhésion à l'association de préfiguration avec ses statuts. Depuis, d'autres villes se sont prononcées et ont modifié les dits statuts que Bagnolet doit du coup revoter...

mardi 26 mai 2009

Intercommunalité: pas convaincu

Lundi 18 mai, la mairie de Bondy organisait un débat sur l'intercommunalité. L'invité et intervenant était Patrick Braouzec, en tant que président de la communauté d'agglomération de Plaine Commune. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'ensemble n'était guère convaincant.

Notons tout d'abord l'affluence. Une grosse centaine de personnes ont facilement rempli l'Espace Chauzy. Gilbert Roger, maire de Bondy, et Patrick Braouzec s'en sont réjoui. Pourtant, sur une ville de plus 50000 habitants et habitantes, on ne peut pas dire que ce soit une franche réussite. Il faut dire qu'au niveau information, la mairie avait un peu fait le service minimum: annonce dans Reflets, le journal municipal, enrobée dans un discours un peu lénifiant... et c'est tout. Ca fait peu. D'ailleurs, l'initiative ne figure même pas dans l'agenda du site Web de la ville!

Mais peut-être la majorité municipale avait-elle peur que de "simples citoyens" viennent concurrencer son monopole de la parole? En effet, la majorité des questions depuis la salle était le fait d'élus et élues (très largement de la majorité municipale, mais aussi du Modem, qui semble prêt à soutenir un peu aveuglément tant qu'on lui promet des places pour l'opposition au sein de l'exécutif intercommunal) ou de militants et militantes PS, se présentant comme tels. Les interventions de "simples citoyens" ont été tellement rares que Gilbert Roger s'est senti obligé de les souligner!

Sur le fond, Patrick Braouzec a brossé un tableau un peu idyllique de l'intercommunalité. Il faut dire qu'il a "oublié" de répondre à certaines questions, en particulier celles concernant les finances: pas de réponse à la question sur la dotation générale de fonctionnement (la carotte-bâton de l'Etat envers les communautés d'agglomération), réponse très évasive voire risible sur les ressources ayant permis d'augmenter les investissements dans les proportions faramineuses qu'il a annoncées. De la même manière, il a fait des réponses dignes du pire des jésuites sur les questions de démocratie: selon lui, il n'y a pas de risque que l'intercommunalité coupe les citoyens et citoyennes de ceux et celles sensés les représenter... puisque cette fracture peut exister même sans intercommunalité! Un tel sophisme laisse pantois. Mais il a eu l'air de parfaitement satisfaire la horde de militants et militantes PS qui avaient envahi l'Espace Chauzy pour écouter la bonne parole... Faut-il en déduire que l'esprit critique et la logique ne sont pas les qualités les mieux cultivées au PS? Je ne franchirai pas ce pas, ce serait mesquin.

Toujours sur ces questions de fonctionnement et de démocratie, on notera l'envolée de Gilbert Roger, interpellé sur le cumul des mandats, jurant la main sur le coeur qu'il ne souhaite ni la présidence de l'intercommunalité, ni une vice-présidence. Nous saurons lui rappeler ces promesses dans quelques temps...

On notera aussi quelques incohérences. Alors qu'une question soulignait l'avancée "à marche forcée" vers l'intercommunalité, Braouzec, lui, ne voit pas où est le problème... alors même qu'il venait d'expliquer que dans le cas de Plaine Commune, le processus s'était déroulé sur des années et des années. Pourquoi, dans le cas de Bondy, Noisy, Montreuil, etc. faut-il donc aller aussi vite, puisque l'objectif est de lancer la communauté d'agglomération au 1er janvier? Pourquoi ne pas prendre le temps de discuter, d'élaborer collectivement?

Car en soi, nous ne sommes pas contre le regroupement de communes. Bien au contraire! Nous prônons le fédéralisme, et donc une vraie fédération de communes, pour mettre des moyens en commun et développer les solidarités. Mais le moins que l'on puisse dire, c'est que le débat hier soir à Bondy n'était pas convaincant que c'est bien la direction qui est en train d'être prise! Bref, le réseau Alter-Agglo93 ne sert pas à rien!

mardi 19 mai 2009

Bondy : Braouezec vient expliquer sa communauté d'agglo (18/5/2009)

(compte rendu)

150 personnes étaient présentes dans la salle Chauzy pour écouter Patrick Braouezec ce lundi soir à propos de « Plaine commune », la communauté d’agglomération qu’il préside.

Parmi toutes les bonnes idées évoquées par Patrick Braouezec, signalons que la loi n’oblige ni à ce que l’opposition ait un élu par ville, ni à ce que les conseils municipaux donnent leur avis sur les projets intercommunaux. Signalons aussi que le projet actuel de "Plaine commune" a été réfléchi sur quinze ans. Ce sont quelques différences avec le projet actuel porté par les maires de Bagnolet, Bobigny, Bondy, Le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin, Romainville.

Patrick Braouezec rappelle qu’en 2000 « Plaine commune » est née, comprenant Saint-Denis, Aubervilliers, Saint Ouen. Mais depuis 1985 existait un syndicat intercommunal pour la Plaine Saint-Denis. En effet 30.000 emplois y avaient été perdus en 20 ans, les maires ont compris qu’ils devaient agir de manière inédite.

De 1985 à 1992, le travail a eu lieu avec les architectes.

En 1992, le projet urbain des architectes a été présenté avec l’objectif d’intégrer tous les fonctionnements humains (espaces verts, travail, transports, éducation nationale, etc.)

En 1993, le Stade de France a été obtenu.

En 1998 et 1999, une réflexion a eu lieu pour une charte d’aménagement du territoire entre 10 villes. 5 villes ont voulu se constituer en communauté de communes, puis en communauté d’agglomération. Un an plus tard, elles ont été rejointes par 3 autres villes.

Aujourd’hui « Plaine Commune » ce sont 135.000 emplois dont 100.00 emplois privés, et 325.000 habitants.

Les transferts de compétence ont été progressifs, dans l’ordre chronologique : développement économique, développement local, écologie, transports/ nouvelles technologies, voiries, espaces verts, politique de la ville, habitat, bibliothèque et médiathèques (en 2005).

Le budget est de 420 millions d’euros (2/3 pour le fonctionnement et 1/3 pour l’investissement).

Qu’est-ce qu’a apporté la communauté d’agglomération ? La capacité d’investissement a été multipliée par deux.

Le Conseil communautaire est composé de 58 membres : 1 par ville + 1 pour 5000 habitants.

Nous avons voulu que l’opposition ait au moins un délégué par ville.

Chaque dossier en conseil communautaire passe en Conseil Municipal des villes, si le projet n’est pas validé, il n’est pas réalisé. La loi n’oblige pas du tout à cela, c’est même le contraire.

Le fait d’être en communauté d’agglo nous a permis de peser plus lourd pour les transports, l’aménagement économique, le lien avec l’éducation nationale, le financement de l’habitat.

Concernant le Grand Paris, on pourrait imaginer une région qui soit composée de Paris et de grosses communautés d’agglomération autour.

Plusieurs questions sont ensuite posées par la salle.

Patrick Braouezec y répond :

Concernant la participation des habitants, nous nous appuyons sur les outils des villes, nous n’en créons pas d’autre, nous ne le pouvons pas. Mais nos techniciens sont à la disposition des villes qui le souhaitent, notamment dans une démarche participative.

Est-ce que la communauté d’agglomération est un échelon supplémentaire ? Non, je ne crois pas qu’il y ait trop d’institutions, ce n’est pas la source des problèmes en France. La communauté d’agglomération permet de sortir des égoïsmes locaux. On parlait de l’esprit de clocher ou de chapelle, point trop n’en faut.

Comment a-t-on multiplié par 2 notre capacité d’investissement ? Tout d’abord il y a une dotation spécifique de l’Etat, mais surtout nous avons réalisé des économies d’échelle. Par exemple sur le marché des ordures ménagères, nous avons gagné 1 million d’euros. Sur le marché du mobilier urbain, nous avons demandé 1 abri-bus à chaque arrêt dans toutes les villes de « Plaine Commune » alors que les petites villes pauvres n’auraient pas pu l’obtenir.

Un Conseil de développement ? Oui, il en existe un, ce sont les citoyens de chaque ville qui le composent, ils peuvent se saisir de toute question qu’ils souhaitent. Des représentants des salariés y siègent, et nous avons souhaité qu’il n’y ait pas de conseillers municipaux.

Un référendum ? Les 5 premières villes n’en ont pas fait au début mais les conseils municipaux avaient beaucoup discuté, notamment avec les salariés. Mais les 3 villes qui ont rejoint « Plaine Commune » ensuite ont fait un référendum.

Concernant les salariés des villes, nous avons mis en place des unités territoriales locales, pour garder un rapport de proximité. Mais nous avons homogénéisé les régimes indemnitaires. Chacun était libre de rester fonctionnaire de sa commune, même s’il était détaché à la communauté d’agglomération. Aujourd’hui les mentalités évoluent vers l’intercommunalité.

La construction du projet peut se faire par une Charte qui évoque l’habitat, le logement, etc.

Une nouvelle série de questions est posée.

Patrick Braouezec :

A la question du MODEM évoquant une « marche forcée », non, vous êtes dans une marche régulière et volontaire, publique depuis 2-3 mois. Si vous en discutez jusqu’en décembre, vous êtes dans le même timing que nous. (Là-dessus nous sommes sans doute en désaccord avec Patrick Braouezec : sans parler de « marche forcée », on peut penser qu’il y a beaucoup de précipitation de la part de nos 9 maires, et peu de projets. Eux même le disent… Ndlr. Voir ICI ) Concernant nos capacités d’investissement, si nous avons 40 millions d’euros d’investissement propre, nos avons en tout 86 millions : plus de la moitié nous vient du Conseil Général, du conseil Général ou de l’Europe.

Quelles sont les difficultés ? Tout d’abord que les services municipaux ne se dégagent pas des demandes du public en rejetant la faute sur la communauté d’agglo. Ensuite d’éviter la rivalité entre les salariés communaux et les communautaires.

Concernant le cumul des mandats par les maires, nous avions choisi le maire de la plus petite ville comme président mais en 2004 je suis devenu le président. Nous avons pensé que mon mandat de député nous aiderait, ce qui est le cas. Aucun des maires de « Plaine Commune » n’a d’autre fonction élective. Par ailleurs les vice-présidences les plus lourdes ne sont pas maires.

Concernant notre taxe professionnelle, nos rentrées ont augmenté de 10% par an.

Quant au discours de Sarkozy qui nous reconnaît comme un pôle important de développement, nous sommes surtout reconnus comme un territoire qui construit un projet. C’est le plus important à définir pour vous. Il faut considérer ces communautés d’agglo comme complémentaires entre elles, et pas comme concurrentielles.

A propos du développement économique, je ne souhaite pas être le meilleur élève de la classe capitaliste (Là, nos élus locaux ont dû se dire que décidément, les deux projets étaient différents !... Ndlr). Il faut se demander de quel développement parle-t-on. Voulons-nous travailler à développer une société de consommation et de gaspillage ? Ou bien voulons-nous réduire les inégalités sociales et territoriales ? Pour moi, le fait d’être la première place touristique ou économique n’a aucun intérêt si ça ne sert pas aux habitants.

Concernant le 1000 feuilles, c’est-à-dire la multiplication des institutions, je ne sais pas si une commune de moins de 500 habitants a encore du sens. Sans doute faudrait-il regrouper des régions, des départements. Mais il faut prendre le temps démocratiques pour cela.

Sur l’identité communautaire qui remplace l’identité communale, c’est très progressif. La question est surtout de savoir comment vivre ensemble.

Une dernière série de questions est posée.

Patrick Braouezec :

Concernant le mépris dont sont victimes les Roms en France et notamment en Seine-Saint-Denis, c’est une vraie question. Pour les nomades, il n’y avait pas d’aire de stationnement. Nous en avons fait 3, et 2 autres sont prévues. 1 campement Rom en dur a été construit, même si je regrette qu’il y ait un mur. Pour nous protéger de quoi ?

Concernant la diversité politique au sein des villes de la communauté d’agglo, je pense que c’est un atout. Ce qui nous détermine pour proposer à de nouvelles villes d’entrer, c’est moins la couleur politique que l’adhésion au projet.

Concernant les vice-présidences, rien n’oblige à ce que ce soit les maires.

A propos du dessaisissement que ressentent les habitants, avec des élus toujours plus lointains, il faut effectivement que les élus soient plus présents dans les quartiers. Mais il n’y a pas besoin de la communauté d’agglo pour couper les élus des citoyens, il suffit de rester dans son bureau.. Le risque est cependant effectivement que els conseillers municipaux ne s’intéressent pas à la communauté d’agglomération.

Concernant la dynamique, mesurez bien que jusqu’en 2013 nous avons 5 à 6 milliards d’investissement. Au-delà des sommes que j’ai évoquées, il y a d’autres projets : le transport par l’Etat et la Région (moins d’1 milliard), le projet privé de Luc Besson, la rénovation urbaine (1 milliard), etc.

Enfin Patrick Braouezec appelle à construire des territoires pour changer la vie, avec un autre développement pour vivre bien dans sa ville ou dans le monde. Une belle conclusion applaudie par la salle.

On attend déjà que les dispositifs prévus sur notre territoire pour "écouter" les citoyens permette cette construction. Pour l'instant ce n'est pas fait...

vendredi 15 mai 2009

Bondy : pour l'intercommunalité, mais autre chose et autrement !

Intercommunalité, acte 1 (mai 2009)

Le 14 mai 2009, le Conseil municipal (ICI ) a voté l'Association de préfiguration de la communauté d’agglomération. Voici l'opinion que Bondy autrement a exprimée à cette occasion.

Bondy autrement s’est prononcé pour le développement d’un travail avec les villes limitrophes, c'était un point important dans notre programme, notamment pour favoriser le déplacement des habitants dans les autres villes pour des sorties ou s'adresser à des services publics.

Nous sommes donc favorables à l’intercommunalité.

En revanche nous avons de sérieux doutes sur le projet présenté ce soir.

1) Que peut-on attendre de la communauté d’agglomération ? Cela peut être intéressant pour réduire les coûts quand un même service intercommunal existe par exemple (mais cette réduction est largement hypothétique, d’après la Cour des comptes, 78% des intercos coûtent plus cher !), cela peut aussi permettre de mutualiser des coûts sur des projets énormes, par exemple un deuxième Stade de France (mais il n’y en a pas en projet). L’intercommunalité est plus logique quand il y a des projets communs depuis longtemps, c’était le cas à Plaine commune avec « Plaine Renaissance » que les villes de St Denis, St Ouen et Aubervilliers avaient créée en 1985, 15 ans avant leur communauté d’agglomération… A l’inverse, le projet présenté ce soir apparaît précipité : on fait une communauté d’agglomération avant de savoir ce que l’on veut en faire. D’ailleurs c’est tellement vrai que Daniel Bernard, adjoint au maire de Bagnolet, explique à Bagnolet que l’intercommunalité va permettre de contracter plus d’emprunts. Qu'en pense le Maire de Bondy? En ont-ils discuté ? Le projet est-il vraiment de faire l’interco pour augmenter la dette ? A l’inverse Nasser Ramdane, maire-adjoint à Noisy, explique que l’intercommunalité va permette à sa ville de faire payer ses propres dépenses par les autres… Quelle cohérence y-a-t-il, quels projets réels ?

2) Sur la concertation, notre inquiétude est grande. Bertrand Kern, de Pantin, le futur président de la structure (mais « chut ! » rien n’est décidé, paraît-il !), explique ainsi qu’un blog va être ouvert. Où a-t-on vu que la concertation se fait sur les blogs ? C’est pourquoi le réseau politique, citoyen et associatif constitué sur les 9 villes (Alter-Agglo93) demande un référendum ouvert aux résidents hors Union européenne sur ce projet. Disons poliment que pour l’instant aucun maire ne s’est prononcé pour… Ca doit être moins important de consulter les citoyens que de savoir qui sera Président ou vice-Président… Cette exigence de référendum est d’autant plus forte à Bondy puisqu’on nous a expliqué à la conférence de presse que les maires élus en avaient tous parlé dans la campagne des municipales. Cet argument n’est d’ailleurs pas convaincant, ce n’est pas pour ou contre cette intercommunalité que se sont décidés les votes aux élections municipales. A Bondy, en plus c’est rigoureusement faux, puisque ce thème n’est abordé à AUCUN moment dans le matériel électoral du PS.

3) L’absence des citoyens est perceptible : 4 représentants de Bondy doivent être désignés, que des élus ! Aucun citoyen, aucun représentatnt syndical ou associatif ! Avouons que ça commence mal.

4) Sur le financement, Marc Everbecq (le maire de Bagnolet) explique à la conférence de presse, qu'il n'y aura pas de fiscalité additionnelle. Mais pour la première année, le coût de cette "association" sera de 120.000 €. Cet argent ne sera pas utilisé à d’autres projets, comment peut-on dire que cela ne coûte rien ?

Pour ces raisons, sur le vote nous nous sommes ABSTENUS.

mercredi 13 mai 2009

L’agglo selon Guigou

L’agglo selon Guigou

Quelles vont être les conséquences de l’intercommunalité pour les habitantEs ? Les réponses de Mme Guigou. Peut mieux faire assurément !

Par Jean-Claude Oliva


Les questions les plus simples sont souvent les plus difficiles... Les principaux promoteurs de l’actuel projet d’agglo l’apprennent aujourd’hui à leurs dépens. Ils ont le plus grand mal à expliquer clairement l’intérêt pour les habitants de ce « truc » supplémentaire. Aussi préfèrent-ils dorer la pillule (avant de la faire avaler ?) que détailler les motivations véritables de leur projet. Pour preuve, les propos d’Elisabeth Guigou (que l’on a connu mieux inspirée) dans « iciNoisy » (N°10 Mai 2009).

Que va changer l’intercommunalité au quotidien ?

Excellente question. Mme Guigou affirme que cela « permettra d’améliorer les services rendus » (lesquels, comment ?) et « d’effectuer des économies » (lesquelles, comment ?) Pressentant la perplexité des uns et le scepticisme des autres, Mme Guigou veut donner des exemples concrets. « Si neuf villes se regroupent pour négocier avec les organismes HLM par exemple, on peut espérer une réduction des charges et une amélioration des services. » Ah, bon ? Espérons, espérons... Mais puisqu’il s’agit d’aller dans le concret, allons-y jusqu’au bout. A Bagnolet, par exemple, le principal organisme HLM est celui de la commune. S’agit-il de le fusionner avec ceux des autres villes ? Il existe déjà un office départemental HLM, le gain n’a rien d’automatique, ni d’évident...

Quand Mme Guigou écrit au père Noël

Consciente, sans nul doute, du caractère trop vague de ses propos, Mme Guigou a soudain une illumination (...de Noël !) « Ou bien encore en ce qui concerne l’achat d’illuminations de Noël qui représentent aujourd’hui un investissement de 6€ par habitant. En se rassemblant pour les acheter en plus grand nombre, nous pourrons obtenir des réductions. Si celles-ci atteignent l’équivalent d’1€ par habitant, cela représentera une économie de 38 000€ pour Noisy-le-sec. » Allons, allons, Mme Guigou, vous y croyez encore au père Noël, vous ? Les Noiséens, eux, y croient, pensez-vous ? Est-il nécessaire de rappeler encore une fois que les économies d’échelle n’ont rien d’automatique ? Un petit exemple. Noisy comme Bagnolet et 140 autres communes, fait partie du plus grand syndicat des eaux de France (et sans doute d’Europe), le SEDIF. Et nous payons l’eau la plus chère de France pour ce qui est des collectivités de plus de 100 000 habitants ! Alors s’agissant des guirlandes de Noël, comme dirait l’un de vos anciens collègues, faut-il appeler un mammouth pour chasser les moustiques ?

Bref, le débat ne fait que commencer : faisons confiance à nos élus pour nous faire rire, si ce n’est pour trouver des arguments sérieux ! (à suivre)

samedi 9 mai 2009

Communauté d'agglomération : explication par les élus communistes de Montreuil

Explication de vote et arguments par les élus communistes de Montreuil sur l'association de préfiguration de la communauté d'agglomération.

Je vais essayer modestement de poser tout haut, les questions que les habitants, en considérant que nous ayons tous le même degré d’information, ce qui de mon point de vue est loin d’être le cas, de poser donc tout haut les questions que les habitants se posent tout bas :

1. à quoi va me servir l’intercommunalité ?
2. que va-t-elle changer dans le quotidien
3. oui, d’accord pour se marier avec telle ou telle ville, mais quel équipement, quelle infrastructure, lequel serait le plus utile,
4. comment faire pour vivre bien ensemble
5. moi, en tant que citoyen comment faire pour être entendu, écouté, pour que mes réflexions, mes idées soient prises en compte.

Ce que je trouve dommage et qui de mon point de vue, débute mal, c’est que ce débat là, nous ne l’ayons pas eu avant.

Que nous ne l’ayons pas eu avant que soient définis l’adresse du siège ou le nom du président de cette Intercommunalité. Il me semble que cela aurait été tellement bien si, nous avions eu au démarrage des réunions publiques, pour informer et vraiment débattre.

Sauf à considérer qu’une fois pour toute, votre élection soit une approbation dans l’engagement de cette démarche d’intercommunalité.

Mais faire de la politique autrement ne serait-ce pas de revenir à chaque fois, sur les sujets et orientations importants, devant les citoyens, pour argumenter, réfléchir, débattre, pour qu’enfin chacun soit acteur et non spectateur, alors que le besoin est grand d’un développement inédit de la citoyenneté.

Parce qu’un choix qui engage 400 000 habitants ne peut se faire à la hâte, entre une réunion publique et une conférence de presse.

On va demander aux conseils municipaux des 9 villes de délibérer dans les jours et semaines qui viennent, pour une association de préfiguration, pour une décision finale qui se prendra à la fin de l’année. Le temps des discussions avec la population, le temps de conception des dossiers communs va être bref, Non. Sachant qu’entre temps, s’intercaleront 2 mois de grandes vacances, les concertations du PADD, celles du PLU.

Autre question : le passage à une structure intercommunale s’inscrit –il dans le sens du progrès ?

Si la réponse est oui, alors dans le texte fondateur, ne se posent que les aspects « humanistes » bien qu’il ne faille pas les négliger, mais il ne s’attèle pas à inverser le sens extrêmement mauvais, de régression sociale, d’injustice, que donnent les politiques gouvernementales à leur déclinaison dans un territoire, qu’il soit département ou ville. En cela, ne sommes nous pas dans une démarche de gestion, d’accompagnement la moins pire possible.

Ce sont des projets communs entre territoires au service des populations, qui allient développement économique et développement social, qui veulent se donner les moyens, et en partenariat avec d’autres institutions publiques, pour répondre aux besoins humains, aux enjeux essentiels que sont l’emploi, l’habitat, les déplacements, la formation, le refus d’un développement qui crée toujours plus d’exclusion et de ségrégation ; permettre le vivre ensemble et la diversité sociale, l’égalité des droits. Un réel engagement public au service des citoyens.

C’est de cela qu’il s’agit et non d’un dispositif supplémentaire éloignant délibérément les habitants des lieux de décisions.

Bien sûr on ne peut que souscrire à la triple volonté du document :

- valorisation des territoires, se libérer des carcans qui entravent nos territoires, construire avec nos populations un projet de territoire,

Ainsi qu’aux trois piliers énoncés

- favoriser performance et attractivité économique durable, améliorer la qualité de la vie, renforcer les services publics, renforcer la cohésion sociale et la démocratie.

Pour notre part nous serions davantage favorables à une conduite de projets, au développement de coopérations plus souples et variables selon les besoins et les intérêts des populations, plutôt que pieds et poings liés dans une structure institutionnelle figée et rigide. Elaborer tel projet avec Paris, Vincennes ou Fontenay, tel autre avec Bagnolet ou Pantin, parait plus pertinent, mieux correspondre à une coopération intercommunale de progrès, dans le respect des habitants et des territoires, loin des tractations et des hégémonies territoriales.

Que deviennent les anciennes coopérations avec ces villes, Vincennes, Fontenay, Rosny-sous-Bois ?

Au contraire, nous pouvons avoir l’impression que cette nouvelle intercommunalité se pose en concurrence avec Paris, avec Plaine Commune. Alors que c’est à la solidarité des territoires que nous devrions travailler.

Il semblerait donc fondamental qu’avant de nous amener, à court terme, vers une communauté d’agglomération, soit précisé, par une concertation active et dynamique, avec les habitants, les élus, le personnel communal, par un travail sérieux, responsable, divers, ce qu’est concrètement en chaque domaine cet intérêt communautaire.

A nos yeux, la modernité : celle qui consiste à mettre les hommes au cœur du développement. Cette modernité là ne s’oppose pas à l’attractivité économique, qui ne saurait aujourd’hui s’affranchir des contraintes écologiques ni du contrat social.

J’ajoute un dernier point :

Mardi 28 avril s’est tenu un CTP qui a débuté par un rassemblement d’environ 200 agents. Il semble que le dialogue passe moyennement, alors que les gros dossiers s’enchaînent sur le dos du personnel communal : nouvel organigramme, déménagement…

Doit-on vraiment ajouter ce nouveau dossier dans ce contexte ?

Approuver aujourd’hui la démarche de la communauté d’agglomération qui se dessine avant d’en fixer le contenu, les contours, et l’intérêt d’y être, nous interroge.

C’est pourquoi, nous nous abstiendrons sur cette délibération.

Conseil municipal du 30 avril / Débat sur l’Intercommunalité / Intervention de Dominique ATTIA, pour le groupe communiste

mardi 28 avril 2009

Grosse Agglomération : Pourquoi en tant que citoyen, en tant qu’homme de gauche, je suis opposé à la naissance de ce « machin » ?

Comme chacun sait, un projet d'agglomération est en marche. Ce n'est pas un petit sujet et pour nous il mérite un véritable débat car il engage l'avenir de la ville et des ses habitants.
Nous souhaitons aider à ce débat avec un long texte présentant notre analyse.
Nous nous excusons par avance de cette longueur mais c'est un domaine complexe et contradictoire.
Un dernier mot, bien que membre d'un parti de gauche, nous tenons à préciser que ce texte n'engage en aucune manière ce parti et qu'il n'est que le fruit d'une réflexion individuelle.

Grosse Agglomération : Pourquoi en tant que citoyen, en tant qu’homme de gauche, je suis opposé à la naissance de ce « machin » ?

Depuis quelques mois, bruissaient des rumeurs. On nous préparait une méga agglomération « la plus grosse de France » disent fièrement ses concepteurs ; comme si la taille était un gage de qualité, ce qui se saurait !
Au départ cette méga-agglomération -dans le texte j’utiliserai parfois, pour ne pas répéter, le terme « machin »-comptait 10 villes, puis Rosny s’étant retiré, 9 villes :
Bagnolet, Bobigny, Bondy, Le Prè St Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy le Sec, Pantin, Romainville au total 380 000 habitants...
Il me semble important, dans cette perspective et surtout eu égard aux conséquences sur les populations qu’un véritable débat s’engage et non une simple information rapide, partielle et partiale aux citoyens.

Ma modeste contribution aux enjeux de ce débat se déroule en 7 parties :

1) Une politique libérale et sociale-démocrate pour un modèle européen « idéal »
2) L’objet d’une agglomération
3) L’histoire des agglomérations en Ile de France : Un découpage politique
4) La préhistoire de l’agglomération : un poste de vice-président sinon rien
5) Les dangers pour la démocratie
6) Quelles améliorations pour la population ?
7) Oui à une coopération intercommunale, mais à condition que les populations décident

1) Répondre au modèle européen

Il convient déjà, il me semble, lorsque l’on parle d’agglomération, de résister à 2 niveaux à la pensée dominante :

1er niveau : la pensée dominante- quand ça l’arrange- veut nous faire croire que la majorité a toujours raison – si l’on suit ce principe, nous aurions du aller en Irak avec les américains, puisque la majorité des pays de la communauté européenne soutenaient l’intervention- En conséquence, comme dans la majorité des pays d’Europe il y a peu de communes, c’est qu’il y en a trop en France.

2ème niveau : la pensée majoritaire sait étendre un manteau de brouillard en essayant de nous faire croire qu’il faut assimiler le « on est plus fort à plusieurs que seul » avec le « le plus petit doit être bouffé par le plus gros »

A ce sujet, citons le rapport de la cour des comptes de 2005 sur l’intercommunalité :
http://www.banatic.interieur.gouv.fr/Banatic2/Documents/Rapport_courcomptes_interco_2005.pdf
Le thème du regroupement des communes dans des organisations administratives d’échelon géographique supérieur n’a pas le même sens en France et chez la plupart de ses voisins en Europe. Certes, il s’est agi partout, à l’origine, de remédier à l’émiettement communal, qui empêche ces collectivités d’avoir la taille nécessaire pour conduire les projets ou assurer les services nécessaires à la population.
Dans un certain nombre de pays la question a été réglée radicalement et depuis longtemps. Il en est ainsi au Royaume Uni où la paroisse n’est plus qu’une institution de quartier depuis plus d’un
siècle et où les structures de gestion territoriale sont en nombre limité :
il n’existe ainsi que 500 collectivités - comtés, districts - élues en Angleterre en 1997 avec une autorité territoriale unique dans les villes ; la création du Conseil du Grand Londres en 1999 fait exception et marque un retour à un niveau intercommunal d’administration territoriale, dans la mesure où ce Conseil se superpose aux 32 « bourgs », dont il est d’ailleurs en partie dépendant financièrement.
Dans d’autres pays (Allemagne de l’ouest, Belgique, Pays-Bas) des lois parfois anciennes ont organisé de manière autoritaire des regroupements de communes, aboutissant à réduire significativement le nombre de celles-ci : par exemple, depuis la réforme de 1976, la
Belgique ne compte plus que 589 communes pour 10 millions d’habitants à comparer aux 36 000 communes pour 62 millions d’habitants en France ; en Allemagne de l’ouest, le nombre de
communes a été ramené dans les années 60 et 70 de plus de 24 000 à environ 8 400.

Or, on a dans cette introduction la quintessence de l’argumentaire dominant
- « Regardez l’Europe, vous les français vous avez trop de communes »
- Et je re-cite l’extrait : il s’est agi partout, à l’origine, de remédier à l’émiettement communal, qui empêche ces collectivités d’avoir la taille nécessaire pour conduire les projets ou assurer les services nécessaires à la population.

Personne ne dit, que chaque village de France est suffisamment grand pour assurer les services nécessaires à la population, mais la question qui est oubliée est : doit on collaborer à plusieurs ou ne plus exister ?
De façon un peu provocatrice, je dirais que je trouve surprenant que la droite et la PS- les 2 à l’origine des textes sur les intercommunalité- préfèrent les sovkhozes aux kolkhozes et les kolkhozes aux GAEC.

Par ailleurs, la situation de l’Ile de France est extrêmement particulière- nous y reviendrons dans la partie 3- et les problématiques toutes autres.


2) L’objet d’une agglomération

Le mieux lorsque l on se pose ce type de questions est d’aller vers les codes en vigueur. En l’espèce, il s’agit du code général des collectivités territoriales. Or, que nous dit ce code ?
Pour ceux qui veulent creuser le sujet, je les renvoie vers le guide l’intercommunalité, publié par la direction générale des collectivités locales
http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/sections/les_collectivites_te/intercommunalite/guide_pratique_de_l/
Pour ceux qui veulent un résumé http://www.colloc.bercy.gouv.fr/colo_struct_gest_loca/_12/meme_fina/fina_loca.html le 6ème power point sur l’intercommunalité.

Il nous est dit en premier lieu comment et pourquoi créer une communauté d’agglomération :
La communauté d’agglomération a pour objet d’associer des communes au sein d’un espace de solidarité en vue d’élaborer et de conduire ensemble un projet commun de développement urbain et d’aménagement de leur territoire.


La création d’une communauté d’agglomération comporte deux phases :
1° la détermination d’un périmètre pertinent
La communauté est appelée à organiser l’agglomération, constituant un ensemble structuré autour d’un bassin d’emploi, possédant une homogénéité économique et sociale.
Le périmètre pertinent recouvre les communes appartenant à un bassin d’emploi, de vie, une zone de chalandise ou de services.
Il inclut l’ensemble des espaces constituant un enjeu pour le développement maîtrisé des territoires, au plan de l’aménagement de l’espace, du développement économique, ou de la gestion des services publics.
Le périmètre d’une communauté d’agglomération peut inclure des communes à dominante rurale liées à la ville-centre du fait des emplois qui y sont offerts, des besoins qu’elle satisfait en termes de culture, d’éducation, de loisirs, des services marchands.

Je serais assez intéressé que les tenants de cette agglomération m’expliquent en quoi « le machin » proposé répond à ces critères. Cette agglomération n’est pas un ensemble structuré. Il n’Il n’y a pas d’homogénéité économique, surtout au regard des villes proches de l’agglomération (Rosny par exemple) .Le bassin d’emploi est beaucoup plus large (pour moi la population travaille plus sur Paris ou sur Marne la Vallée). De même cette agglomération ne recouvre ni une zone de chalandise ni une zone de services (où allez-vous faire vos courses ?)...
En province, où existe une ville centre et des villes et villages autour, une agglomération, une communauté de commune peut s’entendre, par exemple Brive et ses environs. Comment gère-t-on le complexe aquatique ?, les bus ?, la collecte des déchets ?....La médiathèque doit elle être intercommunale ?
En Ile de France, où s’arrêtent les limites du territoire cohérent ? A Noisy et non à Rosny ? A Pantin et pas à Aubervilliers ?

Au-delà de cet aspect, se pose la question du transfert des compétences, transferts obligatoires pour certaines, optionnelles pour d’autres. .Il faut regarder cela en détail :
· Les compétences d’une communauté d’agglomération
– La communauté d’agglomération exerce de plein droit aux lieu et place des communes membres les compétences suivantes :
1°) En matière de développement économique : création, aménagement, entretien et gestion de zones d’activité industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuaire ou aéroportuaire qui sont d’intérêt communautaire ; actions de développement économique d’intérêt communautaire ;
2°) En matière d’aménagement de l’espace communautaire : schéma directeur et schéma de secteur ; création et réalisation de zones d’aménagement concerté d’intérêt communautaire ; organisation des transports urbains au sens du chapitre II du titre II de la loi n° 82-1153 du 30 décembre 1982 d’orientation des transports intérieurs, sous réserve des dispositions de l’article 46 de cette loi ;

3°) (L. n° 2000-1208 du 13 déc. 2000, art. 64) « En matière d’équilibre social de l’habitat : programme local de l’habitat ; politique du logement d’intérêt communautaire ; actions et aides financières en faveur du logement social d’intérêt communautaire ; réserves foncières pour la mise en œuvre de la politique communautaire d’équilibre social de l’habitat ; action, par des opérations d’intérêt communautaire, en faveur du logement des personnes défavorisées ; amélioration du parc immobilier bâti d’intérêt communautaire ; »
4°) En matière de politique de la ville dans la communauté : dispositifs contractuels de développement urbain, de développement local et d’insertion économique et sociale d’intérêt communautaire ; dispositifs locaux, d’intérêt communautaire, de prévention de la délinquance.

On remarquera qu’à chaque fois, on évoque « l’intérêt communautaire ». Il semblerait donc fondamental, qu’avant de nous amener à marche forcée vers une communauté d’agglomération, l’on précise ce qu’est concrètement en chaque domaine ce fameux « intérêt communautaire ».
Par ailleurs puisqu’on sur ce sujet, il est assez contradictoire que l’on demande d’approuver l’agglomération avant de fixer le contenu de cet « intérêt » puisque ce n’est qu’après que celui-ci est déterminé (dans les deux ans) et ce sans que les conseils municipaux ne donnent leur avis
« S’agissant des communautés d’agglomération et des communautés urbaines, l’intérêt communautaire est défini par l’organe délibérant de l’EPCI, à la majorité de ses deux tiers
(Respectivement, III de l’article L. 5216-5 et I de l’article L. 5215-20 du CGCT). Les conseils
municipaux ne participent pas à cette définition. (fiche 3 du guide susmentionné) »
En gros, signez là et faites nous confiance dirait Ka, le serpent du livre de la Jungle.

Soit dit en passant, au sujet du transport, le problème de l’intérêt communautaire n’existe pas puisque, agglomération ou pas, nous dépendons du STIF, qui agit au niveau régional. Le fait est que sur le « transport » l’existence de l’agglomération est purement formelle puisqu’il existe d’autres syndicats intercommunaux plus importants que l’agglomération,- encore plus dans les compétences suivantes. (en gras les syndicats concernés)

II. – La communauté d’agglomération doit en outre exercer aux lieu et place des communes au moins trois compétences parmi les cinq suivantes :
1°) Création ou aménagement et entretien de voirie d’intérêt communautaire ; création ou aménagement et gestion de parcs de stationnement d’intérêt communautaire ;
2°) Assainissement ; (SIAAP)
3°) Eau ;(SEDIF)
4°) En matière de protection et de mise en valeur de l’environnement et du cadre de vie : lutte contra la pollution de l’air, lutte contre les nuisances sonores, élimination et valorisation des déchets des ménages (SYCTOM) et déchets assimilés ou partie de cette compétence dans les conditions fixées par l’article L. 2224-13 ;
5°) Construction, aménagement, entretien et gestion d’équipements culturels et sportifs d’intérêt communautaire.

En réalité, le projet d’agglomération peut prendre deux directions :


- l’une pour la galerie, où on transfère le minimum, en restreignant la notion d’ « intérêt communautaire », voire en transférant des compétences que l’on ne gère déjà pas. Dans ce cas, quel est alors l’intérêt de cette agglomération, mis à part celui de distribuer des sièges de président et de vice-présidents, avec indemnité à la clef,
- l’autre, où l’on veut vraiment une forme d’intégration des communes –quitte à ce que celles-ci aient beaucoup moins de rôle- mais dans ce cas, il serait urgent qu’on nous précise en quoi.



3) L’histoire des agglomérations en Ile de France : un découpage politique

On peut de façon forte intéressante, pour se rendre compte de la réalité, aller sur 2 sites.
Le 1er : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_communautés d'agglomération par région donne comme son nom l’indique, la liste des communautés d’agglomération par région, le 2ème est le site « banatic » (base nationale de l’intercommunalité) du ministère de l’Intérieur. www.banatic.interieur.gouv.fr/
On s’aperçoit que le hasard doit faire sacrément bien les choses. En effet, à la différence de la province, où les agglomérations comprennent bien souvent des villes de droite et de gauche, tel n’est pas le cas en Ile de France, encore aujourd’hui et a fortiori au moment de la création de celles-ci.
Exemple les hauts de Seine
6 Communautés d’agglomération : Hauts de Seine Arc de Seine, Cœur de Seine, Hauts de Bievres, Mont Valérien, Val de Seine uniquement des villes de droite
1 Communauté d’Agglomération : Sud de Seine : uniquement à gauche
D’aucun me diront, c’est normal les Hauts de Seine sont en majorité à droite. Certes mais il suffit de regarder la carte des agglomérations pour s’apercevoir que les découpages sont sans doute esthétiques mais guère logiques.
On peut faire le même exercice pour les agglomérations du Val de marne (avec pour une, des vicissitudes liées aux élections de l’an dernier qui fait qu’elle aujourd’hui politiquement mixte), de l’Essonne…. On m'objectera surement Clichy/Montfermeil mais il faut préciser qu'un Syndicat Intercommunal existe depuis les années 60 et qu'une Socièté d'économie mixte lie les 2 villes.
Sauf à imaginer que c’est pure coïncidence, il faut se rendre à l’évidence, que la création d’une intercommunalité à fiscalité propre (comme on dit) est d’avantage l’objet de tractations politiques au sein de la droite ou de la gauche, afin de sauvegarder ses zones d’influences, que la prise en compte réelle des intérêts des populations.
Ce que nous disions sur la réalité des agglomérations en Ile de France ( un territoire pertinent dans les faits, seulement à l’échelle de la région, et une existence de syndicats beaucoup plus importants) est d’ailleurs relevé dans le rapport de la cour des Comptes :

« Le cas particulier de la région Ile-de-France
La région Ile-de-France est, de loin, la région la moins couverte par l’intercommunalité à fiscalité propre. … Plusieurs explications sont traditionnellement avancées pour expliquer ce retard.
C’est d’abord le poids de Paris, ville-département de 2,1 millions d’habitants, dont la coopération avec les autres collectivités de la région est peu institutionnalisée pour des raisons qui tiennent, notamment, à son histoire politique et administrative.
Il y a ensuite la taille démographique moyenne des communes, nettement plus importante dans cette région que dans le reste de la France, ce qui peut limiter pour les communes l’intérêt d’un regroupement.
Enfin, de grands syndicats interdépartementaux et intercommunaux sont en charge de services publics locaux : STIF pour les transports, SIAAP pour l’assainissement, SEDIF pour l’eau, SYCTOM pour les déchets, SIPPEREC pour le haut débit et l’électricité, SIFUREP pour le funéraire. »


Et un peu plus loin….
« Il convient de noter que la création de nouveaux EPCI dans la région Ile-de-France n’a pas remis en cause jusqu’ici l’existence des grands syndicats de gestion des services publics (eau, assainissement,
ordures ménagères, transports, etc.), car les nouveaux groupements s’y substituent aux communes, ce qui permet de garder la cohérence régionale souhaitable pour ces politiques » (NdR : dans ce cas à quoi servent les agglomérations ?)

4) La préhistoire de ce projet : un poste de vice président sinon rien

En général un projet comme cela ne tombe pas du ciel. Il y a un peu plus d’une dizaine d’années, avait été évoquée une agglomération, au doux nom de cœur du département ; elle était censée regrouper 13 ou 15 villes autour de Bobigny (une encore plus méga-agglomération ). Après les élections de 2001 et avec les changements politiques, l’idée avorta. Il faut dire que l’on cherche encore sa cohérence.
Quelques années plus tard autour de C Bartolone, qui n’était pas encore Président du Conseil Général – et peut être parce qu’il ne l’était pas encore - un nouveau projet plus modeste vit le jour, habillé de l’idée de la proximité avec Paris. Ce projet regroupait Bagnolet, Les Lilas, Le Pré, Romainville et Pantin. Le Maire de cette dernière ville, aujourd’hui pressenti pour être le président du futur projet, se retira en toute transparence, pour bénéficier de la TP qui arrivait sur sa commune.
Les 4 autres villes demeurèrent et l’idée avançait. Une association de préfiguration vit le jour et on en était à délibérer sur le périmètre quand, patatra, à Romainville la majorité se déchira, non pas sur le contenu du projet - il n’y en avait encore pas- mais sur qui serait vice-président.
On remarquera, voir chapitre précédent, que les 5 villes étaient de gauche.

Il me parait évident que si ce projet avait vraiment été utile pour les populations il n’aurait pas été aussi vite oublié que crée !! (Ou alors c’est penser que nos élus n’en ont cure).Si personne ne s’en est préoccupé après l’échec du vote du conseil de Romainville, c’est que tous avaient les yeux rivés, qui sur les municipales à venir, qui sur les cantonales. Cela prouve le coté purement théorique de l’utilité de ce genre de structure, qui n’était en réalité encore une fois qu’une opportunité financière (une DGF majorée) et une opportunité politique.

Les élections de 2008 furent un « bonheur ». Noisy devint PS (continuité entre les villes PS de Pantin et Romainville jusqu’à Bondy), Montreuil se débarrassa d’un personnage qui faisait peur par son caractère, en élisant une verte alliée au PS. Et une nouvelle idée germa : faire large, trivialement « en avoir une plus grosse que le voisin » (plaine commune). Au départ Rosny faisait partie de l’idée mais Rosny est de droite (est ce les autres ? est ce sa municipalité ? voir encore une fois chapitre précédent).
Aujourd’hui on en est là.

5) Les dangers pour la démocratie, la proximité

Outre le fait que le Préfet peut imposer à une commune d’entrer dans une agglomération, une des caractéristiques de celle-ci, est de transférer le pouvoir à un Conseil communautaire qui comprends les élus des conseils municipaux désignés par leurs pairs, mais non élus au suffrage universel.
En plus, les délégués étant élus par les conseils à la majorité absolue, compte tenu de la couleur politique des 9 villes, la droite pourrait n’avoir aucun élu communautaire. Pour tout dire, cela me gène moi, qui prône la proportionnelle.

Une autre des caractéristiques est que les choix futurs de la communauté d’agglomération peuvent s’imposer à une ville membre, mais qui ne souhaite pourtant pas aller plus loin. Pas de règle d’unanimité, mais une règle de majorité qualifiée
Une troisième caractéristique est de faire à terme des communes, des coquilles vides, où les pouvoirs de décisions, qui engagent la ville dans la durée comme l’ aménagement urbain , la politique de l’habitat, se décident ailleurs et où demeurent seulement, la gestion des cartes d’identités, des centres de loisirs (activités des aides sociales (activités oh combien utiles, mais qui dépendent dans la durée, de la composition de la population que l’on veut avoir sur son territoire).
Le Maire et le conseil municipal seraient alors les seuls à pouvoir être légitimés par un vote populaire, en devenant dans ce cas, une sorte de super intendant.
Considérant les deux premières caractéristiques, on pourra me rétorquer qu’à la création de l’agglomération, les statuts peuvent prévoir à la fois une proportionnalité et la règle de l’unanimité. Certes, mais d’une part, ils seraient illégaux. D’autre part, comme de toute façon, pour modifier les statuts- pour le coup - on applique la loi ; celle-ci n’obligeant qu’à une majorité qualifiée, un engagement de départ n’aurait aucun caractère contraignant.

Quant à sortir d’une communauté d’agglomération, c’est « mission impossible ». Là aussi, il faut que la majorité des autres villes soit d’accord sur le fait et cela, à condition de ne pas faire un trou dans la continuité territoriale.

Résumons-nous :
Le Préfet peut faire rentrer une commune de force, les décisions qui s’imposent à la commune peuvent être des décisions qu’elle ne souhaite pas, mais que la majorité des autres villes veulent. L’opposition peut ne pas être représentée et il est quasiment impossible d’en sortir.
Si ces aspects ne constituent pas des atteintes au principe même de démocratie et de proximité aux habitants du pouvoir de décisions, alors je ne sais pas ce que ce principe veut dire.

Il est d’ailleurs là aussi assez étrange que les mêmes qui hurlent après la disparition des départements soit ici les tenants de cette spirale.
Voici un extrait du communiqué du PS après le projet Balladur :
Nous récusons le projet de fusion des élus régionaux et départementaux, sous le vocable «conseillers territoriaux». Ce projet est dangereux car :

· il fragiliserait la région en envoyant siéger au Conseil régional les élus des départements. En supprimant le lien direct avec les électeurs, on diminue la Région alors qu’il faudrait la renforcer. Les régions ne doivent pas devenir des fédérations de super-cantons, mais au contraire garder leur dynamique propre pour un développement économique et aménagement du territoire cohérent.
· il priverait les élus départementaux des relations de proximité qui font la force des départements dans leurs interventions sociales au bénéfice des personnes âgées, handicapées, des familles, des personnes en situation de précarité.
Pour l’anecdote, le signataire du communiqué n’est autre qu’Elizabeth Guigou, une des chantres du projet d’agglomération (voir l’article du parisien)
Nous avons souligné dans le texte de Mme Guigou ce qui nous semble être le propre même d’une agglomération : suppression du lien direct avec les électeurs, disparition du lien de proximité.
Pour en revenir à la démocratie, il est vrai que dans le guide de l’intercommunalité déjà cité, existe la fiche 320 intitulée élégamment « démocratie et transparence dans les établissements publics de coopération intercommunale ». Que dit cette fiche ? RIEN !! Sinon que « Le législateur a prévu des dispositions destinées à faciliter l’information du public sur les décisions prises par les organes des EPCI, à l’instar de celles qui existent au niveau communal. » Ni plus ni moins ! Qu’en est-il de cette information aujourd’hui dans nos communes ?

6) quelles améliorations pour la population ?
Toutes ces atteintes au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales, toute cette absence de démocratie pourraient peut être s’entendre, si l’agglomération apportait un plus dans la vie des habitants de son territoire, mais hélas rien ne le prouve. Rien ne le prouve dans l’argumentaire 100 fois ânonné, des économies faites, en mutualisant les services, une économie qui permettrait une amélioration du rendu.
Il en est de l’agglomération, comme de l’Europe, comme de la mondialisation, comme du libéralisme… Il ne semble n’y avoir besoin de rien prouver. C’est bien, c’est logique, c’est comme ça.
Sauf qu’il était logique aussi il y a 4 siècles que le soleil tourne au tour de la terre et pas l’inverse, sinon on l’aurait senti sous nos pieds et on se serait retrouvé la tête en bas.

Sauf que la main invisible du marché nous a mis et pas qu’une fois dans la crise….Sauf que je n’aime pas les postulats, pas plus que les vérités révélées. Que la foi fasse croire qu’au moment de la communion il y a la transsubstantiation, c’est le problème individuel d’un croyant. Que des élus de 9 villes « de gauche » essaient sans doute de bonne foi –comme le sont les économistes libéraux, dans l’erreur, mais de bonne foi pour la plupart - de nous faire avaler l’hostie de la pensée unique et celle du bonheur de l’agglomération -et cela sans un commencement de début d’argumentaire économique ou social - me gène.


Il n’y a, à ma connaissance, aucune évaluation qui montre que la situation des populations en région parisienne, soit meilleure avec une agglomération. Les 2 seuls rapports un peu complets sont celui de la cour des comptes, déjà évoqué et celui du sénateur DALLIER. J’entends déjà hurler. « Pour son argumentaire, il utilise un rapport d’un sénateur UMP, le même qui prône le grand Paris regroupant Paris la Seine Saint Denis, les Hauts de Seine, le Val de Marne. » Croyez bien ami hurleur que j’utiliserais bien volontiers les résultats d’évaluation effectuées par des professionnels, mais je n’en ai pas trouvées. Ce qui est sur c’est que les deux rapports sont d’accord pour pointer un phénomène : la montée du bureaucratisme

Comme le disait justement C Bartolone le 25 février 2000 dans une intervention :
« En ce qui concerne l'articulation des compétences de la ville et de l’agglomération au sein des contrats de ville, Claude Bartolone répond qu'il faut éviter de mettre en place "des "super techniciens" ou des élus d’agglomération, dont les préoccupations se limiteraient à des projets d’infrastructures ou de transports, car ce serait se couper du terrain. Cela ne nous permettrait pas de mettre en place des actions pour que les gens se sentent bien dans leur quartier et aient également l’envie d’en sortir »

Malheureusement ce n’est pas forcement ce qui s’est passé.
Constat de la cour des comptes :
Le développement de la nouvelle intercommunalité connaît une phase de montée en charge au cours de laquelle les dépenses supplémentaires peuvent masquer les économies qu’entraîne une
rationalisation de l’organisation des services publics. Un quart des 32 observations en matière d’évaluation qui ont été relevées dans l’échantillon de l’enquête des juridictions financières (tous secteurs d’activités confondus), prend la forme d’un bilan coût-avantage contrasté, tandis que 41 % se limitent à constater la hausse des coûts, pour 22 % qui identifient des économies d’échelles avérées.
En langage non bureaucratique, il n’y a que 22% des intercommunalités pour lesquelles on a pu prouver que l‘on avait réussi à faire des économies en se regroupant.
Toujours la cour des comptes dans sa conclusion générale
L’impact de la réforme en termes de mutualisation des moyens, d’économies d’échelle ou de nouveaux services rendus n’apparaît pas de manière flagrante, même si l’on trouve des exemples en ce sens et s’il n’apparaît pas, pour l’instant, de dérive financière globale des ensembles consolidés.
« Qu’en termes galants ces choses là sont mises » fait dire Molière à Tartuffe

Voici le constat du Senat après le rapport du Sénateur DALLIER
Rapport http://www.senat.fr/rap/r06-048/r06-048.html
« les EPCI à fiscalité propre ont très souvent préféré recruter un personnel nouveau et jeune plutôt que de prendre des agents communaux plus âgés et peu disposés à voir leurs tâches évoluer. Les EPCI à fiscalité propre ont également opté pour un plus fort encadrement ce qui suppose un coût plus élevé. Enfin, les EPCI ont aligné vers le haut les régimes statutaires et indemnitaires quand ils ont reçu des personnels communaux, sans doute afin de les convaincre de rejoindre l'EPCI. Il faut noter aussi la progression des échelles et des barèmes en fonction de la population : l'importance démographique de certains EPCI conduit automatiquement à des indemnités meilleures pour le personnel comme pour l'exécutif. A ce propos, votre rapporteur tient à faire remarquer que le développement de l'intercommunalité a conduit à une inflation indemnitaire au profit des élus locaux qui n'est plus défendable. Le cumul des présidences et des vice-présidences d'EPCI (beaucoup trop nombreuses) devra, à l'avenir, être limité. » (NdR : le gras n’est pas de moi mais figure à l’origine dans le rapport)

Quel intérêt alors pour la population ? On pourrait même arriver à argumenter que cela aggravera les problèmes.

Prenons le taux de chômage ( avec comme source Le Parisien) :
- moyenne plaine commune : 21,59,
- moyenne des 9 villes du « machin » (l’ex future agglomération si j’arrive à mes fins) :16,92 (et même en enlevant Montreuil qui a des chiffres plus anciens et plus faibles, on arrive à 17,72
Veut-on augmenter le chômage sur nos villes ? Créons une agglomération

Prenons les actes délictueux (pour être précis les faits constatés) et le taux de criminalité
-Sur Plaine commune 120 faits constatés pour 1000 habitants
- Pour « le machin » : 90 pour 1000 habitants
Veut-on augmenter la délinquance ? Créons une agglomération
Et je pourrais continuer avec le revenu par habitants, le nombre de bénéficiaires du RSA…

Bien sur, je suis parfaitement conscient que le contexte et les difficultés de Plaine Commune ne sont pas les nôtres ; bien sur, je ne pense nullement que la gestion de cette agglomération a conduit aux problèmes rencontrés ; bien sur, je ne pense pas que « le machin » projeté provoquera cela…du moins je l’espère. Ce que je veux prouver pourtant en poussant le « bouchon », c’est que ses tenants sont dans l’incapacité d’amener un seul argument précis.

Plus grave, avec les moyens que je dispose, à savoir les sites des villes, des agglomérations, des comptes des collectivités, je me suis essayé à calculer la moyenne des dépenses de fonctionnement par habitant sur plaine commune (en additionnant les dépenses de fonctionnement des villes avec celles de l’agglomération en y retirant ce qui est reversé aux villes) et à faire le même exercice pour « le Machin »
Résultats :
-Dépenses de fonctionnement par habitant pour Plaine Commune : 1 841 € par habitant
-Dépenses de fonctionnement par habitant pour « le machin « : 1 700€ par habitant
Il y a-t-il vraiment tant de services supplémentaires à Plaine Commune qui justifient cet écart 141€?

Bien évidement je peux entendre que mes chiffres soient inexacts -si on me le montre- ayant calculé avec les modestes outils dont je dispose. Mais je m’étonne, de toute façon, que dans cet argumentaire inexistant, les services financiers des 9 villes n’aient pas fait le même exercice (fiable pour le coup) ou, si ils l’ont fait ne l’ait pas rendu public. Je tiens à disposition les tableaux excel qui m’ont servi pour la délinquance le chômage ou les dépenses de fonctionnement.

Face à cet écart, on me dira qu’il existe une dotation d’Etat spéciale agglomération (environ 43€ par habitant). Ces 43 € ne rattrapent pas l’écart. Et que ceux qui pensent que l’Etat va continuer longtemps à la verser lève le doigt ? Je leur amènerai un cadeau dans leur petit soulier le 25 décembre

Je sais avoir été un peu technique et un peu long, mais encore une fois, quand on s’engage dans une agglomération, l’on n’en sort pas et il me semble que le sujet méritait d’être clairement et précisément posé
Conclusion : Oui à une coopération intercommunale souhaitée ! Mais aujourd’hui que les populations décident

Un choix qui engage 400 000 habitants, ne peut se faire comme cela entre la poire et le fromage, entre une réunion publique (avec 100 ? 200 personnes ?) et une conférence de presse.
En tant que citoyen je ne peux faire comme si ce choix n’existait pas et comme si de surcroit, les municipalités ne faisaient pas tout pour qu’il se fasse en catimini et en précipitation.

Il est quand même assez hallucinant de constater, que l’on va demander aux conseils municipaux des 9 villes concernées de délibérer dans 15 jours, pour une association de préfiguration pour une décision finale sur l’agglomération en novembre. Vacances de Pâques pour commencer, grandes vacances ensuite, le temps des discussions avec la population, le temps de conception des dossiers communs va être singulièrement bref. On voudrait mettre les habitants devant le fait accompli il me semble que l’on ne s’y prendrait pas autrement.

En ce qui me concerne, ma position est claire,
1) obtenir un referendum dans chaque ville

2) et une fois obtenu, voter non à ce referendum (au moins dans l’état actuel de mes informations sur le projet)

Pour le referendum, je ne suis pas seul. Une association – dont bien sur je ne suis pas membre- s’est crée « alter agglo 93 » et j’invite chaque lecteur à vérifier, si par hasard sur les programmes des listes présentes aux municipales, il n’était pas prévu, pour certaines, la validation d’un tel projet par la voie populaire. Il est vrai que parfois, la mémoire est courte.

Je souhaite et c’est l’objet de ce texte que chacun s’exprime. Cela me semble cohérent avec le souhait communément exprimé d’associer les citoyens. Pour le reste, j’ai conscience qu’une position commune sera plus compliquée.

Pour terminer, je rappellerais simplement aussi que l’agglomération n’est pas la seule forme de coopération intercommunale. La ville où j’habite coopère avec Noisy pour un cinéma via un SIVU, avec Bagnolet, Montreuil, Noisy pour une mission locale. Pantin le Pré et les Lilas ont un PLIE (plan local pour l’insertion et pour l’emploi). Nous avions rêvé d’un CLIC (centre local information et de coordination pour les retraités)….

Alors pourquoi ne pas laisser le temps au temps, et développer des coopérations souples et variables suivant les besoins et les intérêts des habitants de nos communes ? Pourquoi cette précipitation ? Ne devrait on pas se rappeler que Plaine Commune, toujours citée en exemple, a mis 15 ans pour se créer après que St Denis, St Ouen et Aubervilliers aient crées le 9 octobre 1985 un syndicat intercommunal, « Plaine Renaissance ».Pourquoi cette hâte ?



Bruno Bellegarde (habitant Romainville)

vendredi 10 avril 2009

Conf. de presse : un très court débat, peut-être...

Conférence de presse des 9 maires sur le projet de nouvelle intercommunalité de Seine-Saint-Denis, le 10 avril 2009

(Bagnolet, Bobigny, Bondy, Le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin, Romainville)

En résumé : Les maires prétendent que les électeurs leur ont déjà dit oui, et ils ne prévoient que quelques mois pour monter ce projet très « participatif » avec la population…

Attention ! Les réponses sont parfois à côté des questions...

Corinne Valls, maire de Romaiville, souhaite la bienvenue aux participants, et déclare que Romainville est un peu le cœur géographique du territoire. Selon elle, le destin politique singulier de Romainville a abouti à ce que la ville soit le siège de la future communauté d’agglomération. Elle ajoute que Romainville vit dans un contexte de crise nationale, d’expectative régionale et de nouvelle dynamique départementale.

Bertrand Kern, maire de Pantin, explique : « Je suis chargé de vous raconter une belle histoire », ajoutant « cela fait longtemps que l’on réfléchit à se mutualiser ». Commettant sa première erreur (ou contre-verité ?), il déclare : « Nous avons tous pris l’engagement au moment des municipales de prendre le chemin de cette communauté d’agglomération » (sic). « Nous avons appris à nous connaître, à nous apprécier, avec nos défauts et nos qualités », dit-il évoquant semble-t-il les relations entre les neuf maires. Revenant sur sa déclaration précédente, il parle cette fois d’« un long processus qui a commencé il y a un an ». Selon lui, « nous sommes dans une démarche ouverte, où tout soit en débat, tournée vers la population ». Concernant le rendez-vous des maires avec le préfet, « le préfet nous a dit son attention et sa volonté de travailler ensemble sur le plan juridique ». D’avril à novembre est prévue la démarche participative pour élaborer un projet (en moins de 6 mois, dont les deux mois de congés scolaires ?!). Les nouvelles technologies seront utilisées pour recueillir l’avis des citoyens par le biais d’un blog (mais de qui se moque-t-on ?). Des réunions thématiques auront lieu aussi, par exemple sur les transports où l’on peut penser à un site propre sur la RN3, à la prolongation de la ligne 11 jusqu’à Rosny, ou à celle du Tram jusqu’à Montreuil. M. Kern rappelle qu’il y a encore des terrains vides sur ce territoire, ce qui est un gros avantage. L’ouverture de la démarche vaut aussi pour les autres villes, un élargissement est possible et par exemple la proposition a été faite à Rosny-sous-bois de rejoindre la future communauté d’agglomération. La communauté d’agglomération ne sera pas créée « pour créer une nouvelle ligne fiscale, mais pour mutualiser, pour mieux faire mais pas pour augmenter les charges ». Cette communauté d’agglomération a aussi pour but de peser politiquement : Balladur ou Christian Blanc n’ont pas discuté avec les maires mais avec les présidents d’agglomération. Tout doit être prêt pour le 1er janvier 2010.

Vincent Duguet, du réseau Alter-Agglo93, réseau citoyen et associatif pour une intercommunalité démocratique, écologique et sociale propose un référendum ouvert aux habitants hors-union européenne pour valider ou non la future communauté d’agglomération.

Catherine Peyge, maire de Bobigny, répond en déclarant d’abord que son prédécesseur Bernard Birsinger envisageait déjà la ligne de vie autour du canal et de la RN3. En 2006, elle en a parlé. « L’important est de penser à nos populations, à nos fonctionnaires territoriaux avant tout. Je ne sais pas s’il faut un référendum. Il y a deux ans, 85% des Balbyniens s’étaient prononcés pour, je pense avoir le mandat nécessaire».

Max Staadt, journaliste à l’Humanité, demande quel directoire est prévu, quels sont les projets prévus, et comment les maires envisagent la proposition de Balladur de supprimer les intercommunalités en Ile-de-France.

Dominique Voynet, maire de Montreuil, insiste sur le regard nouveau à porter sur la Seine-Saint-Denis, pour ne pas plus subir le déversement de Paris, mais ne pas être non plus en conflit avec notre grand voisin Paris. De ce point de vue, l’agglomération va de pair avec la participation au projet de Paris métropole. Revenant à la question précédente, elle dit que l’ambition est de travailler l’ambition démocratique plutôt que les aspects techniques. Concernant les projets précis, et justement pour cela, elle n’a pas envie de répondre avant la participation des citoyens.

Corinne Valls, maire de Romainville, ajoute concernant la « menace » de Balladur, qu’elle voit mal comment le gouvernement s’opposerait à cette communauté d’agglomération…

Laurent Quinet, du MODEM de Bondy, demande quelle gouvernance est envisagée pour ne pas dessaisir les conseils municipaux et les minorités.

Gilbert Roger, maire de Bondy, déclare « philosophiquement » (sic) : « Enrichissons-nous des expériences des autres pour ne pas faire leurs bêtises », et ajoute : « la représentativité fait partie du débat ».

Olivier Delgrande, élu de Bondy à l’accessibilité, demande quelles mesures permettraient par exemple de faire tout le trajet d’un bus pour les personnes à mobilité réduite, alors que certaines villes sont accessibles et pas d’autres.

Gérard Cosme, maire du Pré-Saint-Gervais, pense que cela montre le besoin du territoire pour le travail et le loisir. Il ajoute que ce territoire est pertinent parce qu’à l’ouest, il y a Paris, qui est plein, tandis qu’au cœur du département il y a encore une réserve foncière avec des terrains libres.

Mireille Alphonse, du MODEM 93 et Montreuilloise, déclare que Madame Voynet a parlé de fiscalité constante, pouvez-vous confirmer cet engagement au moins pour la première année ?

Marc Everbecq, maire de Bagnolet, répond qu’effectivement il y a un engagement à ne pas créer de taxe supplémentaire, donc à avoir une fiscalité constante. Il s’agit d’alléger notre capacité à prendre des décisions.

Max Staadt, journaliste à l’Humanité, demande l’opinion des maires sur l’élection des membres de la communauté d’agglomération : élection au suffrage direct ? ou élection de certains candidats « fléchés » sur des listes au moment des municipales ?

Bertrand Kern, maire de Pantin, pense que pour être légitime, il faut l’onction du suffrage universel, ajoutant (erreur déjà signalée plus haut…) : « nous avons été élus sur ce projet ». Il précise cependant : « nous sommes en débat pour établir un autre lien avec le vote des citoyens ».

Dominique Voynet, maire de Montreuil, déclare sur ce sujet que les Verts sont favorables à l’élection des conseillers communautaires au suffrage direct mais s’interrogent sur le risque d’une abstention record pour ces instances dont l’utilité est mal connue des citoyens.

Marc Everbecq, maire de Bagnolet, déclare quant à lui l’opposition de son parti, le PCF, à l’élection au suffrage direct. En effet si la communauté d’agglomération est supra-communale, l’élection serait logique (mais si ce n’est pas ça, de quoi s’agit-il alors ?!) mais « nous sommes dans un autre contexte : pour différentes raisons, depuis 25 ans la région et le Conseil Général ne jouent pas leur rôle (sic). L’intercommunalité aide seulement les villes à se développer parce que les autres instances ne le font pas ». (Les « camarades » de M. Everbecq en Seine-Saint-Denis apprécieront sans doute…).

Gilbert Roger, maire de Bondy, ajoute que « l’intercommunalité ne doit pas être contre les villes, comme c’est le cas à Plaine-Commune (sic), je suis plutôt pour le système fléché ».

Catherine Peyge, maire de Bobigny, reprend le débat en souhaitant réfléchir aux procédés qui permettraient que tout le monde puisse participer, notamment les personnes qui n’ont pas le droit de vote.

Un journaliste de l’AFP demande si l’intercommunalité envisagée a pour but de contrecarrer le Grand Paris.

Dominique Voynet, maire de Montreuil, déclare qu’il n’y a pas d’hostilité vis-à-vis de Paris, au contraire.

Sylvie Badoux, de l’Association départementale des élus communistes, demande la place qui sera accordée à la jeunesse.

Catherine Peyge, maire de Bobigny, partage cette volonté de faire de la jeunesse un atout.

Corinne Valls, maire de Romainville, pense pouvoir faire confiance aux jeunes élus (des mineurs ?) et pense que le blog sera le moyen de les associer (voilà une maire qui ne connaît pas les blogs, ou les jeunes…)

Un journaliste demande comment le sentiment d’appartenance au territoire va exister.

Dominique Voynet, maire de Montreuil, répond que, quelle que soit sa ville, tous les habitants de Seine-Saint-Denis disent qu’ils sont du 93.

Bernard Grinfeld, conseiller municipal PS de Bobigny, demande quel est le nom de la future communauté d’agglomération, pour permettre justement le sentiment d’appartenance.

Catherine Peyge, maire de Bobigny, donne trois propositions parmi lesquelles « Séquaneuf » et « neuf de cœur »…